La raison hallucinante pour laquelle un sénateur australien s’est déclaré « femme »

Image d'illustration - Irlande, 28 mai 2018, date à laquelle l'interdiction d'avorter a été levée. | © Shawn Harquail
Représentant l’état conservateur du Queensland, le sénateur Barry O’Sullivan veut interdire aux militants pro-avortement d’organiser des manifestations lors de la Journée mondiale de l’enfant à naître, instaurée par Jean-Paul II. Après s’être attiré les foudres des verts, il s’est déclaré femme au Parlement afin que les « gauches ne puissent plus l’attaquer sur ses vues anti-avortement ».
« Je vais déclarer mon genre aujourd’hui, comme j’ai le droit de le faire : je suis une femme et vous ne pourrez alors plus m’attaquer ». Cette sortie hallucinante vient de Barry O’Sullivan, un sénateur conservateur australien. Suggérant ainsi que les défenseurs des droits à l’avortement ne l’attaquent que pour son genre et que les personnes transgenres le font uniquement pour des avantages pratiques, la déclaration a été vivement critiquée par Mehreen Faruqui, la sénatrice des Verts. Selon cette dernière, la rhétorique d’O’Sullivan « stigmatise les femmes, se moque des personnes trans » et évoque « l’âge de pierre ».
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Journée mondiale de l’enfant à naître
La déclaration du sénateur conservateur est survenue suite à une attaque de Larissa Waters, une sénatrice de gauche, sur le souhait de ce dernier d’interdire les manifestations pro-avortements lors de la Journée mondiale de l’enfant à naître (le 25 mars). « Le sénateur O’Sullivan doit retirer ses mains et ses chapelets de mes ovaires et de ceux des 10 000 femmes du Queensland qui avortent chaque année, 10 000 femmes qui ont le droit de prendre une décision concernant leur corps sans que l’avis du sénateur O’Sullivan ne se mette en travers de leur chemin », avait-elle déclaré lors du débat sur la motion.
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« Ces gens-là viennent m’attaquer pour des raisons religieuses, en utilisant des mots comme chapelet, parce que j’ai eu l’audace de poser des questions concernant les avortements tardifs, lorque des bébés qui ne sont qu’à quelques minutes d’avoir une fessée et un nom sont avortés sous la politique des Verts australiens » a alors rétorqué Barry O’Sullivan. Ce sénateur représente l’état du Queensland, un des plus conservateurs du pays où l’IVG a été autorisé très recemment. Dans ce discours; qui a suivi sa déclaration, il a critiqué les avortements opérés après 24 semaines de grossesse. Or, ceux-ci représentent d’après Slate à peine 0.7% des IVGs.
Here’s the video of Nationals senator Barry O’Sullivan saying he is declaring his gender « to be a woman » so the left-wing people can no longer « attack » him over his anti-abortion views. pic.twitter.com/YzbOCWp0YC
— Alice Workman (@workmanalice) November 14, 2018
Traduction : Voici la vidéo du sénateur des Nationals [parti politique australien] se déclarant de genre « femme » afin que les gauches ne puissent plus l’attaquer sur ses vues anti-avortement.
La sortie de la désormais sénatrice O’Sullivan n’a pas non plus été exempte de remarques ironiques, comme celle de l’autrice Jane Caro : « Quel dommage que le changement de genre de Barry O’Sullivan n’implique pas d’avoir des règles, un utérus qui fonctionne ou toute autre chose qui rende les droits de reproductions indispensables (…) Quoi, ça ne va même pas impliquer une baisse de salaire ou la perte de la moitié de sa superbe ? »
What a pity that Barry O’Sullivan’s gender change will not involve menstruation, a functioning uterus or any of the things that make reproductive rights real & visceral to those who do (mostly women). Why, it won’t even involve a drop in pay or the loss of half his super!
— Jane Caro (@JaneCaro) November 14, 2018