Elle donne son corps à la science, pour qu’il devienne un cadavre virtuel

Illustration. Exposition "Body Worlds" au centre scientifique californien. 2004. | © EPA/ARMANDO ARORIZO
Susan Potter est morte en 2015. Mais son corps restera immortel.
Pour beaucoup, la mort est le commencement d’autre chose. Si pour la plupart des mortels, le doute est de mise, pour Susan Potter, l’adage a été vérifié. En 2015, elle succombe à l’âge de 86 ans à une pneumonie. Son corps est enduit de polyvinylique pour assurer sa conservation, puis congelé à -26°C. Des années plus tard, il sera numérisé, raconte le média Slate.
Lire aussi > Quand la science soigne les peines de cœur
Visible Human
En 2000, Susan Potter s’est engagée dans le projet « Visible Human », chapeauté par la Bibliothèque américaine de médecine. Le but poursuivi par celui-ci est de numériser des corps sous tous les angles. Un projet ayant le potentiel de limiter la dépendance de la science aux cadavres, qui sont chers et difficiles à obtenir, puis à conserver.

En 2017, le professeur Victor Spitzer de l’Université de médecine du Colorado – en charge du projet – a commencé à découper la dépouille en quatre blocs. Chaque bloc du corps fut ensuite placé dans une fraiseuse médicale capable de découper des tranches de 63 micromètres. Environ 27 000 tranches ont été découpées, durant plusieurs semaines et sur fond de musique classique, selon le souhait de Susan Potter. À chaque passage de la lame, une photo a été prise pour saisir l’image de la coupe.
Lire aussi > Cloner son chien ? Le rêve de science-fiction devenu réalité pour les maîtres éplorés
Lorsqu’elle s’est engagée dans le projet, Potter pensait n’avoir plus qu’un an à vivre. Mais elle mourra 15 ans plus tard. Ces années de vie ont été suivie par le magazine National Geographic. Elle déclarera à celui-ci vouloir « aider les jeunes à devenir de meilleurs médecins » et « laisser derrière [elle] quelque chose qui aurait un impact sur l’être humain ». Les photos paraîtront en janvier 2019.