Journée des droits des femmes : Comment les hommes peuvent être des alliés

"Aujourd'hui, on fait grève. Tous les jours, nous luttons". | © EMMANUEL DUNAND / AFP
En ce jour de grève pour la lutte des droits des femmes, le Collecti.e.f 8 maars explique aux hommes comment être un bon allié ce vendredi. Neuf commandements à appliquer durant toute l’année.
Si vous avez publié « Bonne journée de la femme » sur votre mur Facebook ce vendredi matin, cet article vous sera indispensable. Le 8 mars est une journée de lutte pour les droits des femmes. Devant la gare centrale, une masse violette a répondu à l’appel du Collecti.e.f 8 maars à faire la grève du travail salarié, du soin aux autres, de la consommation ou étudiante pour montrer que « quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête ». Une première en Belgique.
Les hommes sont bien évidemment invités à soutenir ce combat de toute l’année. Le collectif féministe a donc décidé de leur concocter neuf commandements pour être un bon allié. « Le point de départ de tout allié, c’est de reconnaître ses privilèges », commence la liste avant de citer quelques avantages dont bénéficient les hommes : meilleurs emplois, plus de temps de parole (sans être interrompus), le droit d’être en colère sans être jugé, se sentir en sécurité dans la rue (alors que statistiquement les hommes sont plus victimes d’agressions physiques dans l’espace public que les femmes).
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Ensuite, le travail d’un bon allié est de s’informer par lui-même, en pensant à vérifier la crédibilité de ses sources. Il est primordial également de croire la parole des femmes. « Quand des femmes partagent avec toi leurs expériences sexistes et/ou négatives, ne minimise pas », écrit le collectif.
Combattre le sexisme
Après la théorie, passe à l’action. « Le temps des femmes est statistiquement plus occupé par le care (soin des enfants, travail domestique…) que celui des hommes. Le jour de la grève, prends en charge un maximum de ce travail invisible pour que les femmes qui t’entourent puissent se concentrer entièrement sur l’action de la grève. Si tu continues après le 8 mars, personne ne t’en voudra ». Le collectif recommande également de laisser le micro aux femmes. Habituées à se faire discrètes, le 8 mars est un jour où les femmes récupèrent l’espace public. Face à un journaliste qui couvre la grève, les hommes sont ainsi invités ce vendredi à laisser la parole aux principales intéressées.
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L’un des meilleurs moyens de combattre le sexisme, c’est de le confronter. Le collecti.e.f 8 maars conseille alors aux hommes (et aux femmes) de ne laisser passer aucune remarque ou acte sexistes, même drôles.
Ne pas instrumentaliser le féminisme
En respectant déjà ces six premiers commandements, la tentation est grande de se vanter d’être un homme féministe. Mais le bon allié n’attendra pas de remerciements ou d’honneur pour le soutien apporté. « Remets-toi en question si cela t’arrive : est-ce que c’est toi qui importe en tant que personne ou la lutte pour une société plus égalitaire et plus juste ? »
Après s’être informé et avoir remis en question ses privilèges, le bon allié est prié de sensibiliser d’autres hommes. C’est seulement avec un nombre conséquent de militants que l’égalité véritable sera possible. Enfin, le neuvième et dernier commandement incite sur le fait que la lutte pour cette égalité est inclusive. « Si tu ne te bats pas pour toutes les femmes, tu te bas pour aucune », dit un adage du féminisme intersectionnel. Un bon allié des femmes est donc un bon allié de toutes personnes discriminées : racisées, LGBTQI+, en situation de handicap, sans papiers… « Plus tu seras sensible à ce que vivent les autres, plus tu seras un bon allié ».
