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Les Belges mis en cause répondent directement à Paris Match

Thierry Afschrift (à gauche) indique que dix offshores ont été créées pour le compte de clients non belges n’ont finalement pas eu lieu. | © Belga

Société

Nous avons confronté à nos informations les personnes mises en cause dans notre enquête. Voici leurs réponses en substance.

Jean Lotz confirme ses liens avec Henri de Croÿ. Il dit avoir fait sa connaissance par l’entremise de leurs épouses respectives, la sienne étant Argentine et celle de « HdC » Péruvienne. « Elles nous ont rapprochés et nous sommes devenus amis, ce qui ne veut pas dire que nous faisions des affaires ensemble, ni même que nous partagions les mêmes idées politiques ou religieuses », souligne l’ex-magistrat.

Concernant la lettre que le prince lui adresse en 2007, Jean Lotz répond : « Il était question de l’emploi des langues en matière judiciaire, soit la loi de 1935. Bien qu’ayant fait le droit, Henri a peu pratiqué et n’était donc pas au fait de cette loi. Il est tout à fait normal que l’on soit jugé dans la langue que l’on parle ». Le fait que le prévenu numéro un dans une affaire de fraude fiscale l’interpelle directement n’était pas selon lui constitutif d’un conflit d’intérêts à l’époque : « C’était un ami et il était présumé innocent. Si l’on devait ne plus fréquenter ses amis lorsqu’ils ont commis une entourloupe, on en aurait peu ». Quant à la présence dans son immeuble d’un homme de paille impliqué dans le réseau de « HdC », Monsieur Lotz nous assure l’avoir ignoré. « Ce monsieur était mon voisin, en effet », convient-il, « mais j’ignorais tout de ses activités que vous me décrivez. Ca doit être dû au système mis en place par Henri de Croÿ qui était d’une opacité extraordinaire ».

S’agissant enfin de la participation de Jean Lotz à la réception au château d’Azy en compagnie de clients de Helin, celui-ci explique : « J’étais retraité à l’époque. J’y étais comme ami et je n’étais pas le seul. Maintenant, Henri avait également invité des clients, tant mieux pour lui ». En résumé, pour l’ancien avocat général : « Je n’étais qu’une connaissance d’Henri de Croÿ, parmi d’autres. Il a bien essayé de me convaincre du bien fondé de ses sociétés, mais je me suis toujours tenu à l’écart de ses affaires. A mon avis, celles-ci ont dû dévier pas mal par la suite ».

Thierry Afschrift indique que les dix offshores ont été créées pour le compte de clients non belges et dans le but de réaliser des opérations commerciales qui n’ont finalement pas eu lieu. Selon lui, « il s’agissait de sociétés réservées qui n’ont pas servi ». Pour le reste, Me Afschrift est moins disert, mais invite Paris Match à le rencontrer en son cabinet afin d’examiner les dossiers plus en détail. Il affirme toutefois toujours s’en tenir à son strict rôle de conseiller juridique et fiscal sans jouer le rôle d’apporteur d’affaires, ni prendre part à aucun montage financier illicite.

Arnaud Jansen nous dit être dans l’impossibilité de faire le moindre commentaire : « Je suis tenu par le secret professionnel ».

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