Miss Monde interdit aux mères de se présenter à ses concours, et se fait attaquer en justice pour « discrimination »

Veronika Didusenko, ancienne Miss Ukraine, veut montrer que l'on peut être mère et travailler également. | © Instagram Veronika Didusenko
Veronika Didusenko s’est fait destituer de son titre de Miss Ukraine en septembre 2018 car elle avait un petit garçon, et elle entend bien se battre pour mettre fin à ses règles « d’un autre temps ».
Couronnée Miss Ukraine 2018, Veronika Didusenko devait représenter son pays au concours Miss Monde deux mois plus tard en Chine. La jeune femme a rapidement déchanté quand elle a été disqualifiée quatre jours après son sacre. La raison ? La jeune femme était divorcée et mère d’un petit garçon de 4 ans à l’époque, et le règlement du concours de Miss Ukraine (affilié à celui de Miss Monde) interdit aux participantes d’avoir été mariée et d’avoir donné naissance à un enfant. « C’était humiliant et insultant pour moi », déclare-t-elle auprès de la BBC. « Je me sentais si mal parce que ce n’est pas seulement mon histoire, c’est l’histoire de milliers de femmes à travers le monde qui veulent peut-être participer, mais n’ont pas la possibilité de s’inscrire parce qu’elles sont mères. »
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La mannequin avait décidé de contester la décision de son comité, qualifiant le règlement de très ancien et inadapté à la société actuelle. Bohdan Osypchuk, un membre du jury de Miss Ukraine 2018, avait déclaré l’année dernière : « Elle a accouché à l’âge de 19 ans, puis a divorcé. Je pense qu’il est mauvais de positionner une telle personne comme un modèle à suivre pour les autres ». En signe de protestation, Veronika Didusenko avait lancé un hashtag #RightToBeAMother et une campagne d’anti-discrimination.
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« Je ne veux pas récupérer la couronne. Je veux que les règles changent pour la société en général »
Un an plus tard, Veronika Didusenko attaque en justice les organisateurs du concours Miss Monde pour discrimination. « En vertu de la loi sur l’égalité de 2010, la politique d’entrée appliquée par Miss Monde est discriminatoire pour divers motifs, à savoir l’état matrimonial, la grossesse et la maternité », annonçait-elle ce dimanche sur Instagram. « Je ne veux pas récupérer la couronne. Je veux que les règles changent pour la société en général. Ces règles constituent une politique systémique, généralisée et internationale qui entraîne une discrimination à grande échelle dans de nombreux pays. »
La mannequin ukrainienne demande également à ce que ce changement de règlement soit introduit lors de l’élection de la prochaine Miss Monde, le 14 décembre prochain. « Je veux que Miss Monde change ces règles pour que les concours de beauté soient inclusifs pour tous », explique-t-elle auprès de la BBC. Elle souhaite également que les concours de beauté et les maisons de couture changent leurs politiques et qu’ils aident à « briser les stéréotypes sexistes » en incluant des femmes enceintes, des mannequins grandes tailles et des femmes de tous âges. « Je veux les rendre plus adaptées à notre époque et refléter la réalité des femmes d’aujourd’hui, qui peuvent parfaitement équilibrer leur carrière et leur vie personnelle », conclut-elle.