À l’Université de Gand, un chirurgien flamand fait polémique avec son sexisme affligeant

Invité par l’association étudiante conservatrice KVHV à l’UGent, le chirurgien plasticien Jeff Hoeyberghs a choqué de nombreux étudiants avec de multiples remarques misogynes.

« Quel est le problème avec tout ce [mouvement] #MeToo ? » Dès les premières secondes de cette vidéo, publiée par la campagne féministe Rosa, le ton est donné. Debout devant une affiche de KVHV, l’association étudiante conservatrice et nationaliste qui l’a invité, le chirurgien plasticien Jeff Hoeyberghs a donné une conférence pleine de déclarations sexistes le 4 décembre dernier à l’Université de Gand. Des extraits de son intervention ont rapidement provoqué un tollé, après leur publication sur les réseaux sociaux.

« C’est fondamentalement sexuel », répond le chirurgien flamand à sa propre question. « Les femmes veulent les privilèges de la protection masculine et de l’argent, mais elles ne veulent par contre plus ouvrir les jambes », s’emporte-t-il, avant d’ajouter : « On ne peut pas traiter une femme sur un pied d’égalité sans devenir son esclave. »

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Ce n’est pas fini. Le chirurgien plasticien a enchaîné les déclarations sexistes, en donnant notamment sa propre raison à l’absence des femmes dans le domaine scientifique. « Les scientifiques sont principalement des hommes, car, chez les femmes, il y a toujours leurs émotions qui interviennent ». « On leur a donné des machines à laver, des lave-vaisselles, des femmes de ménage… tout. Jusqu’à ce qu’elles soient devenues inutiles », a-t-il également déclaré à propos des femmes.

Jeff Hoeyberghs a également repris des propos méprisants tenus par Boris Johnson, en 1995, sur les enfants de mères célibataires qui, d’après lui, sont « mal élevés, ignorants, agressifs et illégitimes ». « Pourquoi il dit ça ? Parce que c’est vrai », crie le praticien de Maaseik, dans le Limbourg.

Lors de cette conférence, le chirurgien, misogyne et climatosceptique, a également attaqué les hommes qui demandaient l’aide d’une femme, les appelant des « femmelettes », sous les rires gras du public.

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« Utiliser leur féminité pour satisfaire leurs hommes »

Pour annoncer la venue de ce docteur, KVHV avait publié une de ses citations, montrant déjà sa pensée misogyne. « Les femmes se mettent elles-mêmes hors jeu avec le mouvement #MeToo. Elles devraient être satisfaites de toute l’attention qu’elles reçoivent des hommes… Les femmes devraient mieux utiliser leur féminité pour faire des choses positives, comme satisfaire leurs hommes », peut-on lire sur la publication Facebook de l’association étudiante controversée. « Elles peuvent montrer plus de reconnaissance pour tout ce que les mecs leur ont apporté. »

Selon la campagne ROSA, Jeff Hoeyberghs a fait ce pour quoi il avait été invité : « proclamer le discours sexiste le plus répréhensible ». Cet homme de 54 ans a donné « une variante extrême du sexisme qui est toujours structurellement présente dans la société aujourd’hui ».

Choc et dégoût

Certains étudiant.e.s sont également indigné.e.s. « Je suis tellement dégoûtée, à la fois en tant que femme et en tant qu’étudiante à UGent, que ce genre de discours soit prononcé à notre Université lors d’une réunion d’une ‘association étudiante’ conservatrice de droite. Tout simplement scandaleux », écrit une étudiante sur Twitter. « J’ouvre mes jambes quand j’en ai envie, Jeff Hoeyberghs », rappelle une autre.

L’UGent, où la conférence a eu lieu, a déjà déclaré qu’elle se dissociait de ces déclarations sexistes et « humiliantes ». « Ce qui est montré dans la vidéo est carrément humiliant et va complètement à l’encontre de tout ce que notre université défend », a déclaré le recteur Rik Van de Walle à Het Laatste Nieuws. Selon De Morgen, les étudiants et syndicats demandent l’exclusion de la KVHV.