Chelsea Manning : libérée après sept ans de prison

En 2010, elle avait transmis à WikiLeaks différents documents militaires classifiés. | © Flickr / Exile on Ontario St
Chelsea Manning a été libérée ce mercredi, près de quatre ans après sa condamnation. En janvier dernier, sa peine de 35 ans de prison avait été commuée par Barack Obama, deux jours avant la fin de son mandat.
Après sept années de prison, c’est la liberté pour Chelsea Manning. Ce mercredi, la lanceuse d’alerte a quitté la prison militaire de Fort Leavenworth, au Kansas, résultat direct de la commutation de sa peine prononcée en janvier dernier par Barack Obama.
Dès sa sortie, elle a entamé le tournage d’un documentaire qui lui sera consacré, XY Chelsea, réalisé par Tim Travers Hawkins et coproduit par Laura Poitras, réalisatrice oscarisée pour Citizenfour, racontant la trajectoire d’Edward Snowden, autre lanceur d’alerte. « L’histoire de Chelsea Manning est un des plus grands événements de notre époque, parlant de sujets comme les droits des transgenres à la surveillance, aux principes mêmes de la démocratie », a assuré Julia Notthingham, chef de la société de production Pulse Films.
Une militaire en service
Lundi, un porte-parole de l’armée a confirmé que Chelsea Manning sera toujours considérée comme militaire en service, avec le même grade de private, l’équivalent d’un soldat de deuxième classe. Elle sera affectée à un poste non payé mais pourra tout de même bénéficier de la protection sociale liée à ce statut qui couvrira donc la transition entamée il y a près de quatre ans, et pour laquelle elle s’est battue contre l’administration.
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Pour un changement de sexe
Chelsea Manning a entamé un traitement hormonal début 2015 mais ne pourra se laisser pousser les cheveux qu’à partir de ce mercredi : le règlement intérieur de la prison militaire pour hommes de Fort Leavenworth le lui interdisait. L’été dernier, Chelsea Manning avait fait une tentative de suicide, quelques semaines après avoir été condamnée à 21 jours de privation d’activités récréatives pour des violations au règlement pénitentiaire : elle était en possession d’un numéro de Vanity Fair (celui avec Caitlyn Jenner en couverture) et d’un tube de dentifrice périmé.
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Rapidement après sa condamnation à 35 ans de prison, Chelsea Manning avait décidé d’affirmer sa volonté de changer de genre : « Étant donné la façon dont je me sens, et ce depuis l’enfance, je veux entamer une thérapie hormonale dès que possible. J’espère que vous soutiendrez ma transition », écrivait-elle en août 2013. « J’ai hâte de recevoir des lettres de la part de mes soutiens et d’avoir l’opportunité de répondre ». C’est à partir de ce moment qu’elle a cessé de se faire appeler Bradley au profit du prénom Chelsea.