Paris Match Belgique

4 choses à savoir sur les nombreux français qui vivent à Bruxelles

Pour des jeunes adultes français souhaitant obtenir un diplôme de l’enseignement supérieur ou un emploi qualifié, Bruxelles fait désormais partie du champ des destinations possibles. | © DR

Société

Récemment, une étude la population française établie à Bruxelles a été publiée dans la revue EchoGéo. En voici les éléments principaux pour comprendre qui sont et d’où viennent ces ressortissants français.

 

Un enquête menée conjointement par Charlotte Casier et Jean-Michel Decroly de l’Institut de Gestion de l’Environnement et d’Aménagement du Territoire (IGEAT).

Qui sont donc les Français·es établi·es à Bruxelles ? Sur base d’un examen attentif des données issues de plusieurs sources, cette étude récente dresse enfin le portait de cette population qui par sa croissance récente et sa visibilisation dans l’espace public fait couler beaucoup d’encre. Et qui mieux que Paris Match Belgique qui relie nos deux pays au travers de ce média mythique pour en parler…

  1. Jeunes et nombreux : 5% de la population

En 2021, 67.000 Français étaient établis en Région de Bruxelles-Capitale (soit 5 % de la population), c’est le double par rapport à 2000. Il s’agit d’une population plutôt féminine et très jeune. Ainsi, un·e bruxellois·e sur dix est de nationalité française parmi les 25 à 29 ans.

Ces caractéristiques particulières sont à mettre en lien avec le nombre important de Français qui s’installent à Bruxelles pour leurs études supérieures (les établissements bruxellois en accueillent environ 10 000).

Hauts Diplômés mais les revenus ne suivent pas forcément

Contrairement aux idées reçues, les Français de Bruxelles ne disposent pas tous de revenus élevés. Au contraire, ils comptent en leur sein une part substantielle d’actifs avec des ressources financières limitées explique l’étude.

Ils partagent toutefois un point commun : ils sont (ou seront) majoritairement diplômés du supérieur. Ce résultat ne doit rien au hasard. Il traduit simplement le fait que la distance filtre socialement les mobilités résidentielles : plus le niveau de diplômes de la personne migrante (ou de ses parents) est élevé, plus la distance parcourue dans un déménagement augmente. S’implanter dans une ville à l’étranger engendre des coûts plus importants.

Il est où le bonheur ? Dans les quartiers aisés du Sud-Est

Selon des données de 2015, une communauté qui se concentre surtout dans les quartiers aisés du Sud-Est de la région bruxelloise : à Uccle, Ixelles et dans le haut de Saint-Gilles. Dans les quartiers situés le long de l’avenue Louise et à l’Ouest du Bois de la Cambre et de la Forêt de Soignes, les Français totalisent systématiquement plus de 10 % des habitants.

Bruxelles à des atouts qui attirent nos voisins

Oui mais pourquoi Bruxelles vous demanderez-vous ? Et pas Londres, Amsterdam ou Berlin ? D’abord, cela se joue au niveau de l’accessibilité depuis la France, renforcée depuis 1996 suite à l’ouverture du Thalys entre Paris et Amsterdam via Bruxelles.

Ensuite, la langue dominante y est le français et l’accès aux études supérieures plus facile qu’en France. Par ailleurs, les prix sur les marchés acquisitif et locatif du logement y sont moins chers qu’à Paris et comparables à ceux d’une ville comme Lyon.

Sans oublier, cela a souvent fait débat chez nos voisins, un régime fiscal plus favorable pour les ménages à haut revenu. Enfin, malgré sa modeste taille, Bruxelles se distingue par l’importance de son offre culturelle, ainsi que la diversité et la vivacité de sa vie artistique.

Bruxelles une autre ville française… à l’international !

En conséquence, malgré la présence d’une frontière internationale, Bruxelles aurait progressivement été intégrée dans le système français des migrations internes extra-départementales.

Ce qui signifie ? Pour des jeunes adultes français souhaitant obtenir un diplôme de l’enseignement supérieur ou un emploi qualifié, sans devoir débourser de montants trop importants pour se loger et tout en bénéficiant des avantages d’une métropole, Bruxelles fait désormais partie du champ des destinations possibles. Au même titre que Paris ou des métropoles régionales comme Lyon, Marseille, Lille, Nantes ou Bordeaux.

CIM Internet