Andrew Tate, « roi des misogynes » accusé de trafic d’êtres humains se dit victime de « la matrice » [VIDÉO]

Andrew Tate en janvier 2023. | © British-US former professional kickboxer and controversial influencer Andrew Tate talks to media as he leaves Romania's anti-organized crime and terrorism directorate (DIICOT), after a digital investigation of devices, where his presence was required, in Bucharest, Romania on January 25, 2023. (Photo by MIHAI BARBU / AFP)
Andrew Tate, arrêté en Roumanie pour trafic d’êtres humains, s’est exprimé mercredi à la sortie d’une audience.
Il se dit victime d’une machination. Andrew Tate, l’influenceur misogyne qui a bâti son image sur la haine des femmes, a été arrêté en décembre dernier en Roumanie pour trafic d’êtres humains et viols. La justice a prolongé sa détention, tout comme celle de son frère, jusqu’au 27 février. A la sortie d’une audience mercredi, l’ancien kickboxeur de 36 ans a pris la parole et s’est défendu des faits qui lui sont reprochés. «La matrice essaie de me piéger, mais Dieu connaît la vérité. Il n’y a pas de preuve dans mon dossier car je n’ai rien fait de mal», a-t-il lancé. «Il n’y a pas de justice en Roumanie, malheureusement», a-t-il ajouté.
Des propos qui dénotent avec ceux tenus voilà plusieurs mois, dans lesquels il disait s’être installé en Roumanie parce qu’il était libre d’exercer ses activités sans être inquiété. Sur son compte Twitter, la veille, Andrew Tate avait dénoncé «une opération politique conçue pour saper son influence», qualifiant son emprisonnement d’injuste et expliquant être en cellule avec des «cafards, poux et punaises de lit». En plus d’Andrew et Tristan Tate, deux femmes roumaines ont-elles aussi été interpellées en décembre.
La méthode « Loverboy »
Les frères Tate auraient notamment utilisé la méthode «Loverboy» pour piéger leurs futures victimes. Derrière cette expression américaine se cache une manipulation affective visant à faire croire que l’on est tombé éperdument amoureux de sa victime et à la faire tomber amoureuse en retour pour la forcer à faire des choses qu’elle n’aurait pas accepté auparavant. Une méthode prisée des proxénètes notamment. Les autorités ont indiqué avoir trouvé au moins six femmes ayant été possiblement abusées par les suspects. Les victimes auraient été recrutées après avoir été piégées par les suspects «qui leur ont fait croire qu’elles allaient débuter une relation avec eux, leur laissant imaginer de véritables sentiments d’amour. Elles ont ensuite été conduites et hébergées dans des immeubles du comté d’Ilfov où elles ont subi des actes de violence physique et de coercition mentale (par l’intimidation, la surveillance constante, le contrôle et l’invocation de dettes présumées)», indiquait la police après l’arrestation des suspects.
Une adolescente a raconté à la BBC avoir été approchée par l’influenceur, sur son compte personnel sur Instagram. «C’était évident que j’étais au lycée», a-t-elle déclaré. «Je crois qu’il essayait juste de trouver des filles aussi innocentes et naïves que possible».
« Je déciderai si elle est une esclave »
Début janvier, des retranscriptions de conversations tenues entre Andrew Tate et les plaignantes ont été révélées. «Tu m’as mis dans la même maison que ton ex, qui est toujours amoureuse de toi», lance l’une des femmes à l’influenceur. «Tu veux que je sois ton esclave ou ta femme ?», demande une autre. «Tu feras tout ce que je te dis, donc ça revient au même. Si je choisis une femme pour être ma femme, elle m’aimera assez pour me laisser lui dire ce que je ressens. Je déciderai si elle est une esclave. Elle ne fait pas les règles, je suis un homme, je n’écoute pas les plaintes des femmes. Fais-moi confiance et tais-toi, ne m’emmerde plus aujourd’hui», a répondu Andrew Tate. Ce dernier poursuit en disant qu’il a «10 000 autres options». «Tu dois accepter que tu es à moi pour toujours, peu importe ce que je fais. Et si tu veux que je me comporte plus gentiment, tu me convaincras avec tendresse».
Ces accusations d’une extrême gravité ne datent pas de ces dernières semaines. En avril 2022, la police roumaine avait déjà fait une descente à son domicile, où l’influenceur aurait détenu deux femmes contre leur gré. Andrew Tate a nié toutes les accusations portées contre lui et sa popularité a ensuite explosé, trouvant de nombreux adeptes auprès d’une communauté d’hommes sur Internet.