L’homme le plus vieux du monde, survivant de l’Holocauste, est mort

Yisrael Kristal, l'homme le plus vieux du monde, est décédé vendredi à l'âge de 113 ans. | © SHULA KOPERSHTOUK / AFP
Décédé vendredi à l’âge de 113 ans, Yisrael Kristal était né en 1903.
Le survivant de l’Holocauste Yisrael Kristal, identifié par le Guinness des records comme l’homme le plus vieux du monde, est mort ce vendredi 11 août à l’âge de 113 ans, ont rapporté des médias israéliens.
La famille de ce juif observant qui avait vu le jour le 15 septembre 1903 n’était pas joignable vendredi en fin de journée, en raison du shabbat. Le quotidien Haaretz rappelle qu’il était en Pologne, dans le village de Zarnow. Il avait déménagé à Lodz à l’âge de 17 ans, où il avait fondé une famille. Il avait ouvert une fabrique de bonbons. Déporté à Auschwitz en 1940, il avait perdu sa première épouse et ses deux enfants, victimes de l’Holocauste.
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Selon le quotidien, Yisrael Kristal évoquait rarement cette terrible période. « On pourrait écrire deux livres à propos d’une seule journée là-bas », avait-il expliqué dans un entretien paru dans Haaretz. Arrivé en Israël en 1950 avec sa seconde épouse, il s’était installé à Haïfa, où il avait poursuivi son activité de confiseur. Père de deux enfants, grand-père de nombreux petits enfants, il avait été identifié par le Guinness des records comme l’homme le plus âgé de la planète en 2016.
Il jugeait sévèrement notre époque
Témoin de deux guerres mondiales, il jugeait sévèrement notre époque. « Le monde est pire que par le passé. Je n’aime pas le laxisme actuel. Tout est permis. À une époque, les jeunes n’étaient pas aussi effrontés qu’ils le sont maintenant. Il fallait qu’ils pensent à une profession, à gagner leur vie. Ils étaient charpentiers ou tailleurs. Ça n’existe plus. Aujourd’hui tout est high tech. Les choses viennent facilement, sans effort, sans le travail manuel d’antan. Quand nous étions enfants, nos parents nous disaient : « Tu épouseras celle-là, pas celle-ci. » Aujourd’hui, les enfants décident de tout. Autrefois, les parents avaient le dernier mot », regrettait-il, cité par Haaretz.