Après l’ouragan Maria, la crainte d’une crise humanitaire

À Porto Rico, l'ouragan Maria a fait 13 morts. | © EFE/Orlando Barria
Près d’une semaine après le passage de l’ouragan Maria, la situation est plus que critique, tant sur le plan économique qu’humanitaire.
Le gouverneur de Porto Rico, Ricardo Rossello, a dit ce lundi 25 septembre craindre « une crise humanitaire » dans l’île si les États-Unis ne prenaient pas des « mesures immédiates » pour venir en aide au territoire américain dévasté mercredi par l’ouragan Maria. Critiques que la Maison Blanche a rejetées.
Crise économique
« Si nous ne voulons pas d’une situation de crise humanitaire aux États-Unis nous devons prendre des mesures immédiates », a assuré M. Rosello lors d’une conférence de presse dans la capitale San Juan. « Si nous voulons éviter un exode massif, nous devons agir », a-t-il martelé, invitant le Congrès américain « à prendre rapidement des mesures ». Le gouverneur a également rappelé que l’île se trouvait dans une situation économique compliquée. La dette du territoire est abyssale et dépasse les 70 milliards de dollars.
L’ampleur de cette catastrophe est énorme.
Porto Rico, où l’ouragan a fait au moins 13 morts, a fait face à des inondations, des pluies torrentielles et le réseau de télécommunications y est presque entièrement détruit. De son côté, la Maison Blanche a rejeté lundi les critiques sur sa réaction jugée par certains trop timorée face aux dégâts dévastateurs de Maria.
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« Notre réaction a été sans précédent en termes de déblocage de fonds fédéraux pour les habitants de Porto Rico et d’ailleurs qui ont été frappés par ces tempêtes », a déclaré Sarah Huckabee Sanders, porte-parole de l’exécutif américain. Après le passage de l’ouragan Harvey, Donald Trump s’est rendu au Texas deux fois en une semaine. Il s’est également rendu en Floride après le passage de la tempête Irma. Il a promis de se rendre prochainement sur place mais aucune date n’a été fixée à ce stade.


« Personne ne sera oublié »
De son côté, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin a promis que « personne ne sera oublié » et que tous les dégâts causés par l’ouragan Maria seront réparés. Une déclaration visant à rassurer les élus guadeloupéens qui avaient dénoncé le périmètre de l’arrêté de catastrophe naturelle, publié ce 24 septembre dans le Journal officiel. En effet, certains déplorent que seules deux communes de l’archipel des Saintes soient concernées pour les dommages causés par les vents cycloniques, alors que toutes les communes de la région Guadeloupe (qui comprend la Guadeloupe elle-même et plusieurs îles périphériques) ont été touchées, selon eux.
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« Toutes les communes ont été touchées en Guadeloupe, l’agriculture, les pêcheurs. Il fallait qu’on prenne un arrêté pour toute la Guadeloupe, pour qu’on puisse être indemnisé convenablement. On ne peut pas avoir deux poids deux mesures », a déclaré le président de la région Guadeloupe Ary Chalus.


En approche de la côte Est
Rétrogradé à la plus petite catégorie, Maria se rapproche néanmoins de la côte Est des États-Unis. L’État de Caroline du Nord a fait évacuer à titre préventif plusieurs habitants qui vivent sur de petites îles. Les autorités locales s’attendent à des vagues pouvant atteindre de un à deux mètres.
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Les effets de l’ouragan pourraient être perçus depuis la Floride jusqu’à la Nouvelle-Angleterre, soit toute la côte est des États-Unis, selon le centre américains d’études des ouragans. Les vents de l’ouragan sont retombés à 130 km/h actuellement. Maria a fait le plus de dégâts en Dominique et à Porto Rico.
– Avec Belga