La Nasa rend hommage à l’une des « Figures de l’ombre »

Nouvelle accolade pour celle qui a changé l'histoire | © Belga / Ron Sachs/CNP/dpa - NO WIRE SERVICE -
Après avoir été célébrée par Hollywood, Katherine G. Johnson est honorée par la Nasa pour son rôle crucial dans les avancées technologiques de l’agence spatiale. Le nouveau Centre de recherches informatiques porte en effet son nom.
Elle avait inspiré des milliers de femmes et joué un rôle crucial dans les avancées technologiques de la Nasa. Katherine G. Johnson, mathématicienne afro-américaine de 99 ans, a désormais son nom gravé à tout jamais au sein de l’Agence spatiale américaine. Le nouveau centre de recherches informatiques de la Nasa, inauguré ce week-end à Langley (Virginie), a été baptisé en son honneur.
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«Vous voulez que je vous réponde sérieusement ? Je pense que vous êtes fous», a déclaré Mme. Johnson, lors de la visite du nouvel établissement. «Je ne peux imaginer un meilleur hommage pour le caractère et les accomplissements de Mme. Johnson», a quant à lui confié le directeur du centre, David Bowles.
Today, @NASA_Langley opened the Katherine G. Johnson Computational Research Facility, named for the mathematician: https://t.co/104VWbfKMM pic.twitter.com/u9CY24hOmM
— NASA (@NASA) 22 septembre 2017
Véritable prodige des mathématiques, Katherine G. Johnson avait grandement contribué au succès du premier vol orbital autour de la Terre de l’astronaute John Glenn. Cet exploit avait été raconté dans un livre par Margot Lee Shetterly et adapté au cinéma en 2017 sous le titre Les Figures de l’ombre.
L’histoire de Katherine G. Johnson
Mais avant d’être reconnue pour cela, elle a effectué un parcours scolaire impressionnant : diplômée du lycée à 14 ans, de l’université à 18 ans. Un parcours encore plus impressionnant quand on sait les difficultés éprouvées par une jeune femme noire en pleine période de ségrégation en Virginie.
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Pendant un temps, elle a enseigné les mathématiques dans une école noire de son Etat de naissance. Elle est entrée au sein du Comité consultatif national pour l’aéronautique (National Advisory Committee for Aeronotics, soit Naca, l’ancêtre de la Nasa) en 1953, après avoir eu trois filles avec son premier mari. Rapidement après son arrivée, elle a intégré au Département de guidage et de navigation tant les besoins étaient grands au sein du programme spatial américain. En dépit des épreuves face à elle, Katherine Johnson a fait parler son talent et est devenue indispensable, même après l’arrivée des ordinateurs qui calculaient bien plus rapidement que les humains.
Confiance absolue
En 1962, alors que le départ de John Glenn approche, l’astronaute a personnellement demandé aux techniciens à ce que Katherine Johnson vérifie elle-même les chiffres calculés par l’IBM, prononçant cette phrase : «Si elle dit qu’ils sont bons, alors je suis prêt à partir». Elle a rendu un vibrant hommage à celui qui a mis sa vie entre ses mains en décembre dernier, au moment de son décès : «Un homme bien a quitté la Terre pour la dernière fois. On se souviendra de la vie de John Glenn pour le temps qu’il a passé dans l’espace, son courage et les services qu’il a rendus aux Américains», avait-elle déclaré dans un communiqué.
Dernière survivante
Katherine Johnson est la seule des «figures de l’ombre» encore vivante aujourd’hui, elle est âgée de 99 ans. Barack Obama lui a remis la médaille de la liberté, la plus prestigieuse récompense civile américaine, en novembre 2015, près de 30 ans après son départ en retraite, après avoir également contribué au succès de la mission Apollo, qui avait comme destination… la Lune. Elle se trouvait sur la scène des Oscars le mois dernier, cérémonie au cours de laquelle elle a présenté le prix du meilleur documentaire au côté de Taraji P. Henson, qui l’incarne dans le film, Octavia Spencer et Janelle Monáe.