Après 35 ans d’interdiction, l’Arabie Saoudite réouvre ses salles de cinéma

Quelques mois après la levée de l’interdiction du cinéma, en vigueur depuis 35 ans en Arabie Saoudite, un premier cinéma devrait ouvrir ses portes à Ryad le 18 avril prochain. 

Update : Cet article (préalablement publié le 11 décembre 2017) a été mis à jour le 5 avril 2018 avec les informations des autorités locales sur l’ouverture d’un premier cinéma à Ryad.

Le ministère de la Culture l’annonçait le 11 décembre dernier : l’Arabie saoudite va autoriser l’ouverture de salles de cinéma à partir de début 2018, levant une interdiction en vigueur depuis plus de 35 ans. « Un moment clé dans le développement de l’économie culturelle dans le pays », déclarait le ministre de la Culture Awad al-Awad face à cette nouvelle historique. Un premier cinéma devrait ouvrir ses portes à Ryad le 18 avril prochain, ont annoncé ce mercredi 4 avril les autorités locales.

Promouvoir le divertissement

Dans le cadre d’un ambitieux plan de réformes économiques et sociales soutenu par le prince héritier Mohammed ben Salmane, le gouvernement tente de promouvoir des formes de divertissement – concerts, spectacles, cinémas – dans le royaume malgré l’opposition des milieux ultraconservateurs. Le géant américain AMC Entertainment, désigné pour l’exploitation des salles, devrait ouvrir 40 cinémas dans 15 villes saoudiennes au cours des cinq prochaines années.

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En janvier, le mufti d’Arabie saoudite s’était lui insurgé contre la possible ouverture de salles de cinéma, affirmant qu’elles seraient sources de « dépravation » car elles favorisent la mixité.

Le cinéma saoudien reconnu internationalement

Même si les salles étaient interdites, le cinéma saoudien commence à être reconnu internationalement. La comédie romantique « Barakah Meets Barakah » de Mahmoud Sabbagh a ainsi été projetée à la Berlinale tandis que « Wadjda » de Haifaa Al-Mansour a été en 2013 le premier film national à participer aux Oscars du meilleur film étranger.

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Avec une population de 30 millions d’habitants, dont la majorité a moins de 25 ans, le marché cinématographique saoudien pourrait peser un milliard de dollars par an, selon des estimations. Les Saoudiens dépensent en effet chaque année des milliards de dollars pour aller voir des films et visiter des parcs de loisirs dans les centres touristiques voisins de Dubaï ou Bahreïn, petit pays accessible par un pont.

– Avec Belga