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Rafael Márquez, la légende mexicaine liée aux cartels de la drogue

Rafael Márquez lors de la victoire du Mexique face à l'Allemagne le 17 juin 2018. | © AFP PHOTO / Kirill KUDRYAVTSEV

Sport

Devenu le quatrième joueur de l’histoire à disputer cinq phases finales en Coupe du monde hier, après son entrée en jeu face à l’Allemagne, Rafael Márquez est surtout accusé de complicité avec un baron de la drogue par la justice américaine.

Surnommé « El patrón » par ses coéquipiers, surnom habituel des chefs de cartels, Rafael Márquez est accusé par les États-Unis de jouer un rôle de prête-nom pour un trafiquant de drogue. Depuis un an, l’agence du département du trésor américain ne lâche plus le footballeur mexicain : il ne peut plus se rendre aux États-Unis et ses comptes bancaires ont été gelés. Une image plus qu’égratignée.

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Vainqueur de deux Ligues des champions et quatre championnats d’Espagne avec le FC Barcelone, défenseur rugueux au positionnement toujours parfait, « Rafa Márquez » incarne le football mexicain et fait office de légende dans son pays.

Á l’occasion du Mondial, les sponsors de la sélection mexicaine lui ont demandé de s’entraîner avec des maillots vierges, pour ne pas être associés à cette embarrassante affaire. Et il ne peut également pas s’exprimer devant la presse. Rafael Márquez est donc devenu un paria et est entré en cours de jeu hier, très discrètement, lors de la victoire du Mexique 1-0 face à l’Allemagne. Pour devenir, malgré son statut de remplaçant, le quatrième joueur de l’histoire à disputer cinq phases finales de Coupe du monde, après son compatriote Antonio Carbajal, l’Allemand Lothar Matthäus et l’Italien Gianluigi Buffon.

Des liens financiers avec un puissant baron de la drogue

Le 9 août 2017, le département américain du Trésor avait annoncé des sanctions contre 21 personnes, dont Márquez, accusées de liens financiers avec Raúl Flores Hernández, baron de la drogue réputé proche du puissant cartel de Sinaloa. Selon Washington, le célèbre joueur aurait servi de prête-nom pour dissimuler et blanchir des revenus tirés de la drogue.

« Ceci est le match le plus difficile de ma vie »

Le joueur, qui nie catégoriquement les faits, ne fait pas l’objet d’un mandat d’arrêt. « Ceci est le match le plus difficile de ma vie », déclarait l’intéressé, qui s’est consacré pendant près de trois mois à sa défense légale. Á l’automne, il a obtenu le dégel de certains avoirs et confiait son « rêve de prendre sa retraite en jouant la Coupe du monde ».

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Un rêve devenu réalité, grâce au soutien inconditionnel de l’actuel sélectionneur du Mexique, le colombien Juan Carlos Osorio, et à son statut de légende vivante du football mexicain. Il se retirera du football, en toute discrétion sûrement, à l’issue du Mondial.

 

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