Les hooligans russes sous haute surveillance

Les hooligans les plus radicaux se savent surveillés de très près en Russie. | © Sportimage / Phil Oldham
Deux ans après avoir défrayé la chronique à l’Euro en France, les hooligans russes sont bien plus calmes à l’occasion du Mondial.
Le samedi 11 juin 2016 est un triste souvenir pour le football européen. Durant les heures précédant la rencontre entre leur sélection nationale et l’Angleterre, 150 hooligans russes déferlent dans les rues de Marseille pour s’en prendre aux fans britanniques. Les attaques sont d’une violence extrême et laissent un Anglais grièvement blessé.
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Les mêmes « combats de rue » se reproduisent quelques jours plus tard. De nouveaux affrontements entre Russes et Anglais éclatent à Lille. Ironiquement, Vladimir Poutine se demande comment « 200 supporters russes ont pu passer à tabac plusieurs milliers d’Anglais ».
Depuis, les débats sur le comportement des supporters russes pendant leur Mondial à domicile se sont multipliés. D’autant qu’en février 2017, des hooligans masqués ont promis « un festival de violences » pendant la compétition dans une vidéo diffusée par la BBC.
La chaîne anglaise avait interviewé des membres des « Orel Butchers », un groupe d’ultras du Lokomotiv Moscou accusé des violences lors de l’Euro 2016. Un des leaders du groupe s’était inquiété de la répression des autorités russes mais avait averti que des combats auraient bien lieu.
La Russie veut se donner une image lisse
Il y a pourtant très peu de chances que ce type d’événements se reproduisent d’ici au 15 juillet. « L’objectif de la Russie est évidemment de donner une bonne image », explique à Slate le journaliste Vincent Tanguy, qui a vécu neuf ans en Russie. Poutine ayant été réélu, l’objectif majeur est que la compétition se passe sans problème ».
En Russie, les leaders des groupes de hooligans les plus radicaux se savent surveillés de très près. Le service de renseignement, le FSB, tient une liste noire des individus interdits de stade. En mettant ces derniers sous pression, les forces de l’ordre leur ont bien signifié ce qu’ils risquaient si l’envie les prenait de lancer une bataille rangée avec des fans étrangers.
Des ultras menacés
« On ne peut pas oublier que la Russie n’est pas un pays ultra-libre », poursuit Vincent Tanguy pour Slate. « Il y a un service de sécurité important donc les hooligans savent que si quelque chose de négatif se produit, toute l’image du pays sera impactée et pour eux ce sera grave. On a déjà vu ça pour les sept ou neuf personnes qui ont fait des chants racistes lors de Russie-France [En mars dernier]. Ceux-là ont été identifiés, on les a interdits de stade et ils ont été très clairement écartés.»
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Évidemment, il ne faut pas écarter les risques d’incidents mineurs ou de bagarres sporadiques. Mais si affrontement conséquent il y a, ce devrait être dans la campagne, loin des caméras et des coups de matraque des Omon, les forces anti-émeute locales qui sont dispersées sur tout le territoire.