« Nous le méritons » : Le message solidaire de Megan Rapinoe après avoir reçu le Ballon d’Or

Après la Coupe du monde de football en juillet dernier, la capitaine de l’équipe américaine Megan Rapinoe a remporté le prestigieux Ballon d’Or ce lundi. 

2019 est définitivement l’année de la réussite pour Megan Rapinoe. Après avoir remporté la Coupe du monde de football, la capitaine de l’équipe américaine, désignée co-meilleure buteuse et meilleure joueuse du tournoi, vient d’ajouter une récompense à son palmarès, et non des moindres. Anti-Trump assumée, l’Américaine de 34 ans a remporté ce lundi 2 décembre le Ballon d’Or, un prix prestigieux qui a trop longtemps ignoré les footballeuses. Elle succède ainsi à la Norvégienne Ada Hegerberg, première joueuse à recevoir ce trophée.

Au théâtre du Châtelet lundi soir, aucun propos sexiste n’a cette fois-ci été prononcé après son sacre, la joueuse ayant boudé la cérémonie. « Je ne peux pas croire que je suis celle qui le gagne. On a vécu une année incroyable […] Je ferai le maximum pour être là l’année prochaine », a-t-elle promis dans un message diffusé lors de la soirée.

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Au nom de tous et toutes

Sur Instagram, « Pinoe », comme on la surnomme, a écrit un message puissant sur le fait de faire partie d’une équipe. « L’équipe a secoué le monde et continue de le faire. Oui, les 23 joueuses sur le terrain, le personnel d’entraîneurs et le personnel plus élargi, mais l’équipe dont je parle va bien au-delà de celles et ceux qui ont la chance de porter l’emblème. L’équipe est notre famille, amis, copines et copains, épouses et maris. L’équipe, ce sont les milliers de fans qui ont applaudi une équipe qui leur a demandé de se préoccuper davantage du football, plus qu’eux-mêmes, plus que des personnes qui leur ressemblent, plus que de gagner. Pour cela, je serai toujours reconnaissante », déclare l’Américaine, figure féministe et de la lutte LGBT, qui fut l’une des premières joueuses connues à faire son coming-out en 2012. « Je pense que cette victoire en Coupe du Monde et toutes les victoires ultérieures, tant personnelles que par équipe, sont si spéciales, car pour la première fois depuis longtemps, on a l’impression que nous avons tous gagné. Et même si je suis vraiment honorée de gagner le Ballon D’Or de France Football, j’aimerais accepter cela au nom de nous TOUS et TOUTES. Nous le méritons », a-t-elle poursuivi avant de remercier sa famille et sa compagne, la joueuse de basket-ball multirécompensée Sue Bird.

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This year has been the craziest of them all. I don’t even really know how put into words how special this has been. The TEAM shook the world, and continues to. Yes the 23 players on the field, yes the coaching staff, and extended staff for the team, but the TEAM I’m talking about goes far beyond those who are lucky enough to wear the crest. The TEAM is our family, friends, girlfriends and boyfriends, wives and husbands. The TEAM is the thousands of fans who cheered for a team that asked them to care more about just the game of soccer, more than just themselves, more than just people who looked like them, more than just winning. For that, I am forever grateful. I think this World Cup win, and all the subsequent wins, both personal and team, feel so special because for the first time in a long time, it feels like WE ALL WON. And while I am truly honored to win @francefootball Ballon D’Or, I’d like to accept this on behalf of us ALL. WE DESERVE THIS. I am forever grateful to my beautiful family❤️ I know for a fact I wouldn’t be here with out you @sbird10 I love you forever 🦖

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Megan Rapinoe critique le silence des joueurs

Meilleure buteuse de l’année, avec 50 buts en 158 matchs, Megan Rapinoe pense également avoir reçu ce Ballon d’Or pour son combat hors du terrain. « Les gens comprennent que j’agis pour trouver des solutions aux problèmes de nos sociétés. L’idée est de donner la force aux autres pour qu’elles parlent haut et fort », a-t-elle déclaré au magazine France Football après son sacre. Outre son engagement pour les droits des minorités, la milieu de terrain n’a jamais caché son opposition à Donald Trump, refusant toute invitation à la Maison Blanche. Depuis 2016, elle refuse de chanter l’hymne américain avant chaque match, en soutien au mouvement de boycott lancé par Colin Kaepernick, le joueur de football américain, pour protester contre les violences policières visant les Noirs.

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Dans cette interview au magazine français, l’Américaine fustige l’inaction des footballeurs, plus connus, mais moins engagés qu’elle. « J’ai envie de crier : ‘Cristiano (Ronaldo), Leo (Messi), Zlatan (Ibrahimovic), aidez-moi !’ Ces grandes stars ne s’engagent sur rien alors qu’il existe tant de problèmes dans le football masculin ! Ont-ils la hantise de tout perdre ? Ils le croient mais ce n’est pas vrai… Qui va rayer Messi ou Ronaldo de la planète football pour une déclaration contre le racisme ou le sexisme ? »  Personne. Megan Rapinoe est bien la preuve que les joueurs peuvent livrer des combats politiques aussi intensément que des matchs, tout en raflant des récompenses et de la reconnaissance mondiale.