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Claire Foy : « Lisbeth Salander est un personnage pétri de douleur »

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Claire Foy à Paris. | © Patrick Fouque.

Cinéma et Docu

L’actrice de The Crown reprend le rôle de Lisbeth Salander dans la suite de Millénium. Rencontre.

Son accent à couper au couteau trahit ses origines du nord de l’Angleterre. Sa silhouette frêle de petite brune la rend attachante. Mais attention, Claire Foy cache bien son jeu. « ’Déterminée’ est l’adjectif qui me va le mieux », dit-elle en vous fixant de son regard presque guerrier. Ne jamais se fier aux apparences. De Claire Foy on avait l’image de cette jeune actrice spécialisée dans les rôles de femmes fortes et sages.

Mais, à l’écouter parler, on se dit qu’elle est peut-être plus proche de Lisbeth Salander, la justicière gothique créée par Stieg Larsson, rôle qu’elle reprend après Noomi Rapace et Rooney Mara, dans le deuxième volet hollywoodien de la saga Millénium. Et cette fois, le film, un thriller très sombre et violent, est centré sur Lisbeth et les origines de sa rébellion. « Lisbeth est un personnage pétri de douleur, analyse Claire Foy. Elle agit en légitime défense face à une vie remplie d’abus. Sa quête de justice est quasiment pathologique. » Quitte à utiliser une violence peu morale : « Mais Lisbeth est un personnage très moral, se défend-elle. C’est même le cœur de son réacteur. Sa violence est l’expression de sa lutte contre l’amoralité. » L’actrice a dû suivre un entraînement physique intensif pour assurer les combats et cascades qui abondent dans le film de Fede Alvarez, virtuose du film de genre, repéré avec son remake brillant de Evil Dead.

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Les propositions affluent

Après une formation théâtrale à Londres au Royal National Theatre (dont un Macbeth sur scène qui a marqué les esprits), Claire Foy a longtemps occupé les plateaux de cinéma et de télévision de Grande-Bretagne. Jusqu’au personnage qui va changer la vie de cette trentenaire, celui de la jeune Élizabeth II dans la série américaine The Crown en 2016. Le rôle d’une vie, celui aussi de tous les dangers tant l’incarnation est forte. « C’est justement ce qui me plaisait, sourit l’actrice. Aller à la découverte de la femme derrière l’icône. » La série est un succès mondial qui va la faire connaître. A la clé, en moins de deux ans, un Golden Globe et un Emmy Award de la meilleure actrice. « C’était un contrat à durée déterminée, alors j’en ai profité. Je savais dès le début, avant même le succès de la série, que je ne ferais que les deux premières saisons puisque j’incarne la Reine dans ses jeunes années. » [Olivia Colman, vue dans Broadchurch, l’a remplacée pour le rôle dans la saison 3.] Dès lors, les propositions affluent. Steven Soderbergh pour Paranoïa puis Damien Chazelle pour First Man l’engagent mais les yeux doux d’Hollywood ne la font pas craquer. « Je sais que, la reconnaissance arrivant, je n’aurai plus la possibilité d’incarner des héroïnes si éloignées de ce qu’on pense de moi. Alors j’en profite ! »

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Elle ne croit pas si bien dire. Quelques semaines seulement après l’avoir vue en épouse déçue de Neil Armstrong, il serait presque impossible pour un non-initié de reconnaître aujourd’hui cette actrice caméléon dans la peau de Lisbeth Salander. « Mais, contrairement à beaucoup d’autres, c’est ce que je recherche, s’amuse-t-elle. J’ai la volonté farouche de disparaître derrière mes personnages ! »

Millénium : Ce qui ne me tue pas, sortie en salles le 21 novembre.

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