Liam Neeson confie sa honte d’avoir eu envie de « tuer » un Noir pour venger une proche violée

L'acteur en février 2018. | © Christian Charisius / AFP.
Les confidences de l’acteur de 66 ans, qui a avoué sa honte d’avoir été traversé par l’envie de « tuer » un Noir pour venger le viol d’une personne de son entourage, ont vivement fait réagir sur les réseaux sociaux.
Liam Neeson au cœur de la polémique. L’acteur britannique a confié au quotidien The Independent avoir été traversé par l’envie de « tuer » un Noir pour venger un viol dont une personne de son entourage avait été victime, une pensée – qu’il assure profondément regretter aujourd’hui – qui lui a valu de nombreuses accusations de racisme sur les réseaux sociaux.
Lire aussi > Un vieux texte de Stan Lee sur le racisme refait surface et devient viral
L’acteur de 66 ans s’est livré au quotidien en ligne dans le cadre d’une interview réalisée à New York pour la promotion de Sang froid, où il incarne un père qui décide de venger le meurtre de son fils par un cartel de la drogue. Alors que Liam Neeson aborde les ressorts psychologiques du film, et la colère inhérente à la perte d’un proche, il change de ton, soudainement, pour évoquer son propre vécu, selon le récit de l’entretien publié par The Independent.
« Je vais vous raconter une histoire vraie », dit-il. Rentrant de l’étranger, Liam Neeson découvre qu’une de ses proches, non identifiée par l’acteur, a été victime d’un viol. « J’ai demandé : ‘savait-elle qui a fait ça ? Non. De quelle couleur ils étaient ?’ Elle a répondu que c’était une personne noire ».
Etat d’esprit « raciste » et « patriarcal »
Alors, « J’ai honte de le dire, J’ai parcouru les rues avec une matraque, en espérant être approché par quelqu’un. J’ai fait ça pendant peut-être une semaine, en espérant qu’un ‘black bastard’ sortirait d’un pub pour me chercher des noises. Comme ça j’aurais pu… », poursuit-il, avant de s’interrompre un instant et d’ajouter : « Le tuer ». « C’est horrible, horrible, quand j’y repense, d’avoir fait ça », assure la star de La Liste de Schindler, Gangs of New York ou Taken. La vengeance ne « mène qu’à plus de vengeance, à plus de meurtres ».
Sur Twitter, beaucoup ont dénoncé l’état d’esprit « raciste » et « patriarcal » de l’acteur :
« And on the 4th day of Black History Month Liam Neeson talked about that time he actively sought to kill a random black man »
– 2019’s Black History Month Racist Aggression Advent Calendar
— Donwill (@donwill) 4 février 2019
(« Au 4e jour du Mois de l’histoire des Noirs, Liam Neeson raconte cette fois où il a activement cherché à tuer un homme noir au hasard. »)
So Liam Neeson’s response to a loved one being raped was to:
1. Ask the race of the assailant, which tells us his racism was deep rooted before the assault.
2. Roam through (presumably) black neighborhoods in hopes of provoking a black person so that he could murder them. pic.twitter.com/5C4PBWVSWY— rocket juju (@juliacraven) 4 février 2019
(« Donc, la réponse de Liam Neeson au viol d’un être aimé c’est 1. Demander la race de l’agresseur, ce qui nous dit que le racisme était déjà profondément ancré en lui. 2. Parcourir des quartiers (supposément) noirs dans l’espoir de provoquer une personne noire pour pouvoir la tuer. »)
Liam Neeson’s story is not only haunted by a particular brand of “any ‘black bastard’ will due to satiate my desire for revenge” but it’s also haunted by patriarchy in the way he turned his friend’s sexual assault into a platform for his own need to prove his male dominance.
— Javon Johnson (@javonism) 4 février 2019
(« L’histoire de Liam Neeson est non seulement teintée de racisme […] mais aussi patriarcale vu la manière dont il transforme l’agression sexuelle de son amie en tribune pour son propre besoin de prouver sa dominance mâle. »)
I am mortified by Liam Neeson
— Marian Keyes (@MarianKeyes) 4 février 2019
Lire aussi > Spike Lee : “America First, le slogan de Trump, était celui des pro-nazis américains en 1930”
L’acteur n’en est pas à sa première interview choc. L’an passé, il avait estimé à la télévision irlandaise qu’il y avait « un peu une chasse aux sorcières » à Hollywood après les nombreuses accusations de harcèlement et agressions sexuelles formulées dans le sillage de l’affaire Weinstein. « On fait tous du profilage racial. C’est horrible à admettre mais on le fait tous. Je sais que moi je le fais », avait-il également déclaré au Guardian en 2014 au moment de la promotion de Non-Stop.
Avec Belga