Festival de Cannes 2017 : Claudia Cardinale met fin à la « fausse polémique »

L'affiche du 70e Festival de Cannes. | © Bronx agence (Paris). Photo : Claudia Cardinale Archivio Cameraphoto Epoche/Getty Images
Claudia Cardinale retouchée sur l’affiche du Festival de Cannes : un scandale pour les féministes, une « sublimation » selon l’actrice italienne.
Mercredi, le Festival de Cannes a dévoilé l’affiche de sa 70e édition, avec pour égérie l’actrice italienne Claudia Cardinale. L’agence Bronx, qui a réalisé le visuel retenu par les organisateurs, a sensiblement retouché une photo célèbre de la star d’Il Etait une fois dans l’Ouest, qui virevolte sur un toit de Rome en 1959. Il n’en fallait pas plus pour déclencher une polémique, notamment sur les réseaux sociaux.
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« Scandaleux »
Pour Claire Serre-Combe, porte-parole de l’association Osez le féminisme !, « Claudia Cardinale, icône de beauté, est mince et magnifique sur la photo originale. Vouloir lui retirer des kilos, c’est scandaleux ! Cette affiche renvoie les femmes au diktat de la maigreur pour être acceptées. Encore une fois, on est au coeur du problème de l’utilisation de l’image des femmes dans la publicité et le marketing », a-t-elle indiqué à l’AFP.
« Fausse polémique »
Réagissant à ce qu’elle a qualifié de « fausse polémique », Claudia Cardinale a indiqué « ne pas avoir de commentaires à faire sur le travail artistique effectué sur cette image. Il s’agit d’une affiche, qui au-delà de me représenter, représente une danse, un envol. Cette image a été retouchée pour accentuer cet effet de légèreté et me transpose dans un personnage rêvé ; c’est une sublimation », a-t-elle ajouté dans une déclaration à l’AFP. « Le souci de réalisme n’a pas lieu d’être ici, et, féministe convaincue, je n’y vois aucune atteinte au corps de la femme ».
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Un milieu machiste
On se souvient qu’en 2012, après l’annonce de la sélection de la compétition du Festival de Cannes, qui ne comprenait que des films mis en scène par des hommes, un collectif d’action féministe La Barbe, avait publié une tribune dans le journal Le Monde. Une tribune, co-signée par Fanny Cottençon, Virginie Despentes et Coline Serreau, qui avait mis le feu au poudre. Il était reproché au Festival de Cannes de défendre « les valeurs viriles qui font la noblesse du septième art », ajoutant au zéro pointé de la présence féminine dans la course à la Palme d’or le statut d’hôtesse de charme donné alors à la maitresse de cérémonie Bérénice Bejo.
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En vitrine et sur papier glacé
Et les auteurs de la tribune d’affirmer que « les femmes sont de parfaites hôtesses, que l’on rendra heureuses d’un simple, ‘T’as de beaux yeux, tu sais’, ou autres compliments bien tournés. Des icônes troublantes aussi que vous savez laisser à leur juste place : en vitrine et sur papier glacé ». Depuis la question revient régulièrement sur le tapis (rouge), malgré les efforts du Festival de Cannes et notamment la création du programme Women in Motion, en 2015, qui discute de la place des femmes dans l’industrie cinématographique mondiale.