« 365 Dni » : Numéro 1 sur Netflix, le film érotique crée le malaise en prônant la culture du viol

Comme un air de "Cinquante nuances de Grey". En bien pire. | © Netflix.
Disponible depuis une dizaine de jours sur la plateforme, ce thriller érotique polonais pose problème. En empilant les clichés sexistes et ne prenant jamais en compte la notion de consentement, il est vivement critiqué par de nombreux médias et sur les réseaux sociaux.
Un parfum de scandale s’abat sur Netflix. 365 Dni, l’un des derniers films à avoir été diffusé par le géant du streaming, ne passe pas pour son propos malaisant, sa violence exacerbée et la façon dont il objectifie le personnage féminin. Ajoutez à cela une banalisation des agressions sexuelles et vous obtenez un mélange très dangereux.
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365 Dni nous raconte l’histoire de Massimo et Laura. Les deux protagonistes se croisent en Italie, où la jeune femme passes ses vacances, et le bellâtre kidnappe sa proie en la droguant. Au réveil, celui-ci lui « donne un an pour tomber amoureuse de lui », nous annonce le communiqué rédigé par Netflix. Un vaste programme…
Réalisé par les Polonais Tomasz Mandes et Barbara Białowąs, le long-métrage est Numéro un des diffusions en Belgique et a connu un immense succès dans les salles polonaises avant le confinement, réunissant un million de personnes.
Un danger pour le jeune public
Alors qu’il fascine le public, ce Cinquante nuances de Grey polonais est par contre conspué par la critique internationale et est également villipendé sur les réseaux sociaux pour l’apologie qu’il fait de la culture du viol.
Le site web de Au Féminin fustige « un film qui prend pas en compte la notion de consentement », enchaînant les agressions sexuelles commises par le bourreau Massimo, et pointe les dangers, pour un jeune public, de cette « idylle où promesses et déclarations d’amour surviennent comme si les agressions sexuelles et l’humiliation n’avaient jamais existées. »
Le personnage du chef mafieux Massimo a attisé une certaine fascination du public, un élément très dérangeant pour Grazia : « Si pour des personnes averties, il est évident que ce film dépeint intégralement tout ce qu’il faut fuir et tout ce qui est intolérable, pour de jeunes femmes et jeunes hommes (ou juste des personnes moins sensibilisées aux violences physiques et mentales), cela pourrait être moins évident […] Le danger, c’est que certaines construisent leur image de l’amour basé sur cet exemple et en viennent à souffrir inlassablement dans leurs relations futures. »
Une romantisation dérangeante
Même son de cloche sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes font part de leur inquiétude, critiquant notamment « une romantisation du prédateur sexuel. »
j’ai voulu regarder le film 365 dni pour me faire mon propre avis et bah les critiques sont 100% justifiées, les scènes de sexe sont clairement pas consenties, y’a une vraie romantisation du prédateur sexuel et du kidnapping. J’étais vraiment pas à l’aise tout au long du film…
— Flavie_Mgn (@YtbFlavie) June 14, 2020
Sur facebook je vois que des meufs qui font l’apologie du film 365dni en mode c’est le meilleur film de l’année ça me dépasse
En plus d’être TRÈS mauvais comme film il est problématique à souhait vraiment c’est quoi vos arguments pour aimer ?
— 𝔥𝔞𝔫 𝔬𝔲𝔞𝔦𝔰 🍺 (@tavujesus) June 16, 2020
Non mais alors entre les scènes où il force les nanas, un kidnapping « parce que tu comprends gna gna je l’aime », un scénario fait avec le cul et un pseudo érotisme qui débarque comme un bout de viande dans l’assiette d’un végétarien…
Une daube. #365dni pic.twitter.com/Fnm2KlKc8k
— Caroline Duchêne (@Duchene_Caro) June 15, 2020
J’ai regardé ça sur Netflix. Je pensais que c’était une comédie romantique sexuelle, mais pas du tout. C’est très dérangeant. Ça romantise le viol et les abus sexuels. Mais comme le mec est hot, ça passe… Car qui n’aurait pas envie de se faire kidnapper par lui ?! 🤢#365DNI pic.twitter.com/mVmk0mrRAJ
— Alex 🏳️🌈 (@SpinCity75) June 15, 2020
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Notons qu’un deuxième volet est d’ores et déjà en préparation, histoire de bien surfer sur le succès malaisant de ce premier opus.