Astérix et Obélix – L’Empire du Milieu : ce que nous en avons pensé

Guillaume Canet et Gilles Lellouche forment le duo iconique. | © Pathé.
La pléiade de stars et de superbes effets visuels (made in Belgium) ne suffisent pas à faire oublier un scénario bancal et manquant de justesse. Guillaume Canet a voulu trop en faire. Notre critique du film dans les salles dès ce 1er février.
Tous les ingrédients étaient réunis pour nous faire une potion magique du feu de Dieu. Un réalisateur césarisé, un casting rempli de grands noms, un joli budget qui avoisine les 65 millions d’euros ou encore un univers mythique qui fait rêver petits et grands. Si le Astérix et Obélix : L’empire du milieu de Guillaume Canet nous offre quelques fulgurances grâce à certains guests, le film n’arrive pourtant pas à nous embarquer. La faute à un manque de rythme criant et de nombreuses séquences qui tombent à plat. Nous préférons ne pas céder à la comparaison avec le cultissime Mission Cléopâtre d’Alain Chabat mais le modèle du genre reste au-dessus. Le duo formé par Guillaume Canet et Gilles Lellouche, qui campent les deux personnages créés par René Goscinny et Albert Uderzo, n’est pas dans le ton.
Une fierté belge derrière le principal atout du film
Si Canet tente de reproduire l’humour potache propre à l’univers des irréductibles Gaullois – on lui reconnaîtra volontiers le désir d’être dans l’hommage, il n’y arrive que rarement. Les ficelles sont trop apparentes quand Astérix et Obélix se chamaillent, et elles restent bien pendues quand ils finissent par mieux se retrouver. On attendait alors que les vannes bien senties et référencées n’améliorent l’impression globale. Ce qui n’arrive pas.
Devenu l’un des acteurs les plus demandés du cinéma français, celui qui a excellé dans La Flamme est ici sous-exploité à nos yeux. L’homme en forme Jonathan Cohen, alias Graindemaïs, nous offre tout de même une scène d’anthologie qu’on ne vous spoilera pas par toutatis.
Inédite car pas adaptée d’un album, la trame narrative de cette libre adaptation emmène Astérix et Obélix pour un long voyage jusqu’en Chine, qui les verra délivrer une Impératrice (Linh-Dan Pham) emprisonnée par son pire ennemi Deng Tsin Qin (Bun Hay Mean).
A aucun moment, on est réellement embarqué dans une histoire trop alambiquée. L’intense succession de sketches ne suffisent pas à faire un bon récit. La quantité des vannes est clairement privilégiée…
Quelques mentions spéciales
Il faut tout de même attribuer des mentions spéciales à José Garcia parfait en scribe de Jules César (interprété par un Vincent Cassel qui, lui, passe à côté), à Philippe Katerine aka Assurancetourix qu’on aurait aimé plus présent et à un Pierre Richard totalement méconnaissable en Panoramix. Nouvelle Falbala, Angèle est également convaincante mais furtive.
L’atout majeur du film est à aller chercher du côté des effets visuels vraiment bluffants. Ceux-ci sont réalisés par l’équipe du studio belge Benuts. Cette boîte noir-jaune-rouge nous gratifie de superbes séquences de combats et autres imageries fantastiques.
On ne doute pas qu’Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu va faire un carton plein, tant il coche toutes les cases du succès : guests en pagaille, ultra-référencé pour les plus petits et les plus grands, images léchées. Mais il faut également un scénario et un ton qui tiennent la route. Cette partie du cahier des charges n’est pas remplie à nos yeux.
Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu de Guillaume Canet, 114 min., Pathé (en salles le 1er février)
Avec Guillaume Canet, Gilles Lellouche, Jonathan Cohen, Julie Chen, Leanna Chea, Vincent Cassel, José Garcia, Ramzy Bedia, Linh-Dan Pham, Bun Hay Mean, Marion Cotillard, Angèle, Orelsan, Big Flo et Oli, José Garcia, Manu Payet, Pierre Richard, Philippe Katerine…