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Les people de naguère sont de retour

Une peinture de Frida Kahlo prise en photo, en 2018. | © AFP PHOTO / MIGUEL MEDINA

Littérature

Artistes, écrivains et révolutionnaires d’hier font une rentrée fracassante !

Frida Kahlo, l’amoureuse exaspérée

Son court séjour parisien, en 1939, l’avait mise en pétard contre les Français : la coterie intello-prétentieuse, la mesquinerie si décevante d’André Breton, qui voulait la tenir sous sa coupe surréaliste… Heureusement pour Frida Kahlo, elle tomba sous le charme de Michel Petitjean, amant magnifique à qui elle offrit son « Cœur » à l’heure des adieux. Une toile auprès de laquelle a grandi, fasciné, un enfant prénommé Marc. Dans un récit-enquête, celui-ci brosse le portrait aussi personnel que sensible de l’intrépide Mexicaine tout en ravivant les couleurs de la bouillonnante scène artistique d’avant guerre. Passionnant.

« Le Cœur. Frida Kahlo à Paris », de Marc Petitjean, éd. Arléa, 172 pages, 17 euros.

frida kahlo
Arléa

Zapata : dans l’épopée Banania

Journaliste musical, Victor est envoyé en Amérique latine pour l’inauguration de l’Opéra de Buenos Aires. Mais il déchante lorsqu’il se retrouve propulsé dans le tourbillon de la révolution mexicaine menée par Pancho Villa et Emiliano Zapata, puis échoue chez une peuplade farouche d’Amazonie. La tribu va bientôt l’initier aux mystères d’une boisson magique. Inspiré par les mésaventures de son ancêtre, inventeur du Banania, qui finit totalement ruiné par des escrocs, Thierry Montoriol nous régale d’une épopée rocambolesque entre « Tintin au Congo » et « Les aventures de Boro reporter ». On reprendrait bien un bol de son savoureux mélange !

« Le roi chocolat », de Thierry Montoriol, éd. Gaïa, 432 pages, 22 euros.

Gaia

Giacometti : l’artiste vengeur

Furibard, le jeune Giacometti veut refaire le portrait de Sartre, qui en cette année 1937 a traité le sculpteur de loser… Jérôme Attal nous entraîne dans une drôle de vendetta, prétexte à de joyeuses tribulations où s’agitent les figures du Tout-Paris. C’est vif, enlevé, avec un final en forme d’apothéose burlesque.

« 37, étoiles filantes », de Jérôme Attal, éd. Robert Laffont, 324 pages, 20 euros. 

Robert Laffont

Les stars de cinéma à la page

Dans Un problème avec la beauté (éd. Fayard), Jean-Marc Parisis s’empare avec fougue de la vie d’Alain Delonpour célébrer une personnalité libre, inclassable et souvent incomprise.
Plaidoyer tout aussi passionné de Vanessa Schneider pour sa cousine Maria Schneider (Tu t’appelais Maria Schneider, éd. Grasset), comédienne débutante marquée au fer rouge par la scène humiliante du Dernier tango à Paris. Marie Charrel nous invite à passer Une nuit avec Jean Seberg (éd. Fleuve), roman où se noue une amitié intense entre l’actrice et une militante Black Panther en 1970.

Knut Hamsun : le Nobel récalcitrant

Il était la gloire de la Norvège, il en est désormais la honte : en cette année 1945, Knut Hamsun attend avec impatience son procès pour trahison, lui qui a soutenu le régime nazi. Dans ce roman subtil, Christine Barthe donne la parole au sulfureux écrivain, indigné qu’on tente de le faire passer pour un fou. Jusqu’au-boutiste, orgueilleux, paradoxal, ce génie infréquentable reflète toutes nos contradictions humaines.

« Que va-t-on faire de Knut Hamsun ? » de Christine Barthe,  éd. Robert Laffont, 208 pages, 17 euros.

Robert Laffont
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