« Never Surrender » : L’hommage de Paris Match Belgique à Olivier Royant

Olivier Royant et son épouse Delphine en juillet 2018 à Paris. | © Ludovic MARIN / AFP.
Olivier Royant, directeur de la rédaction de Paris Match, est mort le 31 décembre dernier.
Les mots de Churchill durant la guerre étaient devenus sa règle de vie, de survie : ne jamais se rendre. Ils étaient gravés dans son cœur, dans son esprit, moteurs de sa nouvelle existence face à un ennemi sournois, sordide. Chaque jour, il y puisait l’espoir face à la souffrance, la colère face à l’injustice, la force de croire à la victoire. Envers et contre tout.
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« Never surrender ». Ces deux mots caractérisent aussi le journaliste qu’il fut pendant trente-cinq ans, le capitaine d’équipe pendant près de vingt ans. Ils étaient son leitmotiv, ils l’ont sans cesse été pour ses frères d’armes : toujours se battre, ne rien lâcher, offrir chaque semaine au lecteur le meilleur de ce qu’on peut donner.
« L’enfant de Match »
Directeur de la rédaction de Paris Match, emporté dans la nuit du 30 au 31 décembre, Olivier Royant laisse un héritage professionnel énorme. A travers son combat, il nous fait don aussi d’une détermination, d’une ferveur et d’une élégance ayant régi toute une vie. Sans parler de son courage, qui prenait toute sa dimension dans l’ombre : ne jamais se plaindre, faire comme si tout allait bien, avec le journal comme priorité.
Il n’aimait pas trop être loué pour sa bravoure. Le risque était trop grand de lézarder la protection intime de cet être incroyablement pudique. Sa carrière, déjà, aurait mérité tous les bravos publics, tous les ouvrages, tant elle est exemplaire, tant elle fourmille de rencontres avec les plus grands, tant elle est riche d’histoires, d’anecdotes. Oui, Olivier Royant était un grand journaliste, mais il était plus que cela : Paris Match lui coulait dans les veines. Il était le digne héritier d’un slogan emblématique, « le poids des mots, le choc des photos », l’élève du grand Roger Thérond devenu maître, « l’enfant de Match » qui possède les gènes de la maison, les clés du savoir-faire. Cela ne s’apprend pas, cela ne s’étudie pas, cela ne s’achète pas. Cela se cultive. Il l’aura fait durant toute une vie passée au service d’une marque qui a pour relief les yeux du monde entier.
Amoureux de la photo dont il connaissait le pouvoir sur les doubles pages de Match, grand défenseur du photojournalisme, enseignant de la belle image et de la belle plume, il demeurera un exemple pour les jeunes journalistes. Il mérite que nous lancions un prix en son nom.
Chez Paris Match, nous sommes tous tristes. Mais il y a une lumière dans la nuit : celle d’un journal, boosté par une équipe remarquable, qui continue d’avancer et relèvera les défis de demain. Il aurait aimé qu’il en soit ainsi. Pour son Match, qui est le vôtre.
Dans la nuit, comme sur les mers bretonnes qui lui rappelaient ses racines, certains êtres sont des phares. Et pour que la bourrasque, la tempête du chagrin, ne fassent pas vaciller les valeureux navigateurs qu’il aimait tant, il y aura, à jamais, le visage d’Olivier, l’exemplarité de l’homme et les mots qu’il me répétait souvent : ceux de Churchill.
L’hommage complet de Paris Match à son emblématique journaliste est dans le dernier numéro de notre magazine, disponible en librairies.