« Comme ils disent » : En 1972, Aznavour défend les homosexuels en chanson

De nombreuses voix LGBT+ ont salué cet engagement à la mort du chanteur. | © / AFP PHOTO / STR
Aznavour n’a pas chanté que des chansons d’amour… Certains de ses tubes étaient aussi de véritables faits de société ! Notamment le titre « Comme ils disent » : « C’est la première fois qu’on ne se moquait pas de l’homosexualité », racontera en 2014 le grand Charles.
Sorti en 1972, la sortie du titre « Comme ils disent » était une véritable révolution : « C’était la première fois qu’on ne se moquait pas des homosexuels. Je trouvais ridicules les ‘chochottes’, ‘les machins’. Je trouve ça absolument ridicule. C’est pas à nous de juger », se rappellera le grand Charles Aznavour, interrogé par BFMTV, en 2014. Il se disait aussi fier d’aborder ces thématiques : « Je suis celui qui l’a fait le plus. Celui qui l’a fait aussi beaucoup, c’est Brassens ».
Lire aussi > « Gangsta Charles » : Quand Charles Aznavour inspirait le rap
Engagé
À travers cette chanson, le parolier était l’un des premiers artistes français à oser aborder sans tabou le sujet de l’homosexualité qui, même au lendemain de 1968, était généralement résumé à une caricature frivole ou moqueuse. « Nul n’a le droit en vérité, de me juger de me blâmer… », chantait alors Aznavour qui avait le don de mettre des mots sur les sujets importants.
HOMMAGE | Pour ma génération, Charles Aznavour restera comme l’homme d’une des chansons les plus courageuses et prémonitoires de notre temps : « Comme ils disent ». #CharlesAznavour #lgbt #commeilsdisent pic.twitter.com/Rx5tTiIkiP
— Frederic Martel (@martelf) October 1, 2018
De nombreuses voix LGBT+ ont salué cet engagement à la mort du chanteur ce lundi 1er octobre. Par exemple Têtu qui a titré « Avec ‘Comme ils disent’, Charles Aznavour avait tout compris à l’homosexualité masculine ». Le média a également précisé que le chanteur avait raconté en 2015 à RTL avoir « un regret. Celui que, depuis 1972, aucun équivalent n’ait été écrit pour les lesbiennes ».
Lire aussi > Charles Aznavour s’est éteint à 94 ans : Portrait d’un monument
Engagé, le chanteur de « La Bohème » verra aussi plusieurs de ses titres censurés. Aznavour considérait « qu’à l’exemple de la littérature, de la peinture ou de la photo où les artistes se permettent tout, on peut tout dire en chanson, à condition que ce soit sincère, bien écrit et sans vulgarité ». Son départ est une perte immense pour la musique française.