Thomas Fersen se déguise en chaud lapin et c’est tout ce qui lui reste…

Thomas Fersen sera de passage en Belgique en février 2020 ! | © PHOTOPQR/OUEST FRANCE
Le chanteur-compositeur Thomas Fersen est de retour avec un 11e album, C’est tout ce qu’il me reste. Cet artiste inclassable dans la chanson française nous raconte depuis plus de 20 ans les aventures théâtrales de personnages le plus souvent farfelus.
Une rencontre signée Laurent Depré
C’est dans la salle de spectacle Le 140 à Bruxelles que Paris Match Belgique a rencontré Thomas Fersen de passage chez nous pour la promo de sa dernière galette. Un dernier album dont la « pochette » le représente affublé d’une gigantesque peau de lapin… De quoi énerver les défenseurs des animaux ? « Ha non… Ce n’est pas possible qu’ils hurlent car c’est absolument inimagineable qu’un lapin soit aussi gros… » répond le chanteur l’oeil malicieux. « Cette peau est irréelle puisque plus grande que celle d’un homme… Non, c’est l’illustration de la défroque d’un supposé chaud lapin qui se retourne sur ses frasques passées. Sa réputation est plus grande que lui, il est presque un roi déchu. C’est le fil conducteur de l’album, c’est le personnage que je joue ».
Car dans le parcours et l’oeuvre de Thomas Fersen, l’aspect comédie et composition musicale « théâtrale » sont omniprésents. En prenant le morceau phare de l’album, qui porte aussi le titre de « C’est tout ce qu’il me reste », on retrouve le personnage imaginé refusant d’oter son… slip devant une dame. Car c’est tout ce qui lui reste… On ne peut s’empêcher à l’écoute de voir la scène tant l’interprétation est habitée. « L’idée de ce titre, c’est de constater que si mon personnage est toujours partant, lorsque c’est une femme qui mène la danse, il est d’un coup beaucoup moins sûr de lui… Il est désemparé. En réalité, mon objectif est d’incarner mes personnages sur scène lors des spectacles comme celui que je donnerai au 140 en février prochain. Tout ce que j’écris va dans ce sens. C’est pour jouer la comédie au départ, c’est destiné au théâtre… »

Un autre fil blanc des albums de Thomas Fersen, c’est la présence de galeries d’animaux. Ce nouvel album n’échappe pas à la règle. On y croise crapaud, chats, gorille… Une présence qui ne fait pas du Français un chanteur « naturaliste », loin de là. « Les personnages de mes albums sont populaires et nourris de cette imagerie animale à laquelle ils font très souvent référence. Je fais des chansons sur l’humanité, pas sur les animaux. En observant deux singes qui se mangent les poux, cela donne surtout des indications sur le personnage de la chanson qui voit la scène et ne peut s’empêcher d’imaginer des choses ».
Chez Fersen, il y a toujours le goût de la narration, de la farce, du rythme, de la construction d’une chanson en bon architecte des sons, des mots, des rebondissements narratifs. « Mon personnage est toujours un homme de la rue qui a une forme de lubie de s’exprimer en vers. C’est sa recherche, sa fantaisie de s’inventer un petit côté aristocratique. Le décalage entre le vers riche et le personnage fait déjà partie du registre de la blague. »

19 millions de vue sur Youtube grâce à… La casa de Papel
Quel est le lien entre Netflix et Thomas Fersen ? Aucun a priori… Si ce n’est la chanson phare de la série espagole La casa de Papel « Bella Ciao » qui connaît depuis trois ans un succès planétaire phénoménal. La petite histoire veut que Thomas Fersen qui devait achever son premier album en 1993 y a ajouté quelques reprises dont « Bella Ciao ». « Mon producteur à l’époque m’avait conseillé de finir l’album avec l’une ou l’autre reprise. Et dans le patrimoine familial, ma grande soeur adorait les chansons italiennes. Et celle-là en faisait partie. Je l’ai donc enregistré à l’époque sans savoir que 25 ans plus tard, elle connaîtrait ce succès… Toujours est-il que ma reprise a été écoutée plus de 19 millions de fois sur Youtube. C’est de loin mon plus gros succès » s’amuse le compositeur.
Un 11e album d’excellente facture
Thomas Fersen déçoit rarement en sortant un nouveau disque. L’écoute des dix titres de C’est tout ce qu’il me reste est agréable de bout en bout soutenus par des saz, guitares, banjo, sitar, synthétiseur Moog, accordéon… Nous pointerons en particulier les morceaux « C’est tout ce qu’il me reste », « Les zombies du cimetiere », « La mare », « King Kong », « Le vrai problème ». Un album que Thomas Fersen viendra défendre début 2020 en Belgique. « Ce chaud lapin viendra conter ses frasques au public. Il y aura quelques monologues parlés du personnage, des chansons de l’album présent et des anciens titres bien sûr. »
EN CONCERT
31/01: Centre Culturel de Comines
01/02 : Le 140 à Bruxelles
