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Satchel Hart sort un premier album de rock psychédélique solaire

Satchel Hart sort un premier album de rock psychédélique solaire

Satchel Hart. | © Noé Znidarsic

Musique

Le chanteur belgo-américain sort ce 27 janvier son premier album, Things Will Never Be The Same. Pour l’occasion, il sera en concert à Bruxelles ce vendredi.

 

À tout juste 25 ans, Satchel Hart sort son premier album. Rempli de rock psychédélique et de synthé dansant, Things Will Never Be The Same nous transporte loin de cet hiver frileux. Satchel Hart se livre avec sincérité dans cet album, tout en offrant un résultat solaire et entraînant. Baigné dans la musique dès son enfance par ses parents, il apprend le piano à 6 ans, avant de se mettre ensuite à la guitare et à la basse. Mais sa vraie passion reste le chant, comme il nous le confiera en interview. Après des études d’ingénieur du son, il se lance finalement en cumulant les casquettes de producteur, compositeur, musicien et interprète. Rencontre avec un jeune artiste à l’avenir prometteur.

Vous avez commencé la musique à 6 ans avec le piano, pour ensuite apprendre la guitare et la basse. C’est quoi qui a alimenté votre amour de la musique ?

C’est vraiment le chant. J’adore faire ça et quand j’ai vu des gens qui faisaient de la guitare et chantaient en même temps, ça m’a donné envie d’apprendre. Je pouvais tout faire tout seul. J’ai toujours voulu faire ça comme métier. Déjà à l’école primaire, quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais direct « rockstar » (rires). Et ça n’a pas changé.

C’est surprenant de dire « rockstar ». Pourquoi pas juste « chanteur » ?

Je ne sais pas trop, j’avais 6 ans… Mais je pense que c’est à cause du morceau « All Star » de Smash Mouth. J’aimais bien ce groupe, j’avais le CD et je l’écoutais en boucle. Et j’ai vraiment flashé sur ce morceau. À un moment il dit : « Hey now, you’re a rock star », et du coup je me suis dit : « oui, j’ai envie d’être une rockstar » ! J’aimais bien jouer devant les gens, j’ai jamais eu vraiment peur de ça. J’avais un petit groupe en secondaire, on avait joué devant toute l’école et c’était c’était trop bon. En plus, je faisais que du chant, je ne jouais même pas de la guitare. J’ai vraiment fait le truc de rock star, j’ai sauté dans la foule et ils m’avaient rattrapé et je me suis dit « j’ai vraiment envie de faire ça de ma vie ».


Vous êtes auteur, compositeur et interprète. Quel est la partie que vous préférez ?

Ça dépend des moments. En hiver il fait froid, on aime bien être chez soi et composer tranquillement (rires). La scène, ce qui me fait peur maintenant, c’est de me foirer. J’ai peur de ne pas être à la hauteur de mes morceaux… J’ai envie de les chanter parfaitement, mais c’est plus dur que de chanter les morceaux des autres.

Est-ce que vous écrivez les paroles ou vous composez en premier ?

Je compose en premier. C’est quelque chose qui est en moi musicalement. Il n’y a pas de parole, je ne sais pas de quoi ça va parler, mais si je me sens vraiment triste, le morceau forcément va être triste. Ensuite, les paroles apparaissent et je me dis « ah, c’est ça … ». Le morceau m’aide à comprendre ce que je ressens en fait.

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Justement, vous avez mis trois ans pour composer votre album. Est-ce que c’est parce que vous composez lentement ou c’est parce que vous êtes perfectionniste ?

Il y a le côté perfectionniste, ça c’est sûr, mais j’ai aussi rencontré plein de gens du milieu qui m’ont dit de patienter. Avant, quand je faisais un morceau, je voulais le sortir directement. Donc j’ai patienté et je suis content, parce que j’avais créé un album quand j’avais 18 ans, et il y a plein de morceaux qui sont passés à la trappe depuis. Quand j’avais 21 ans, je me suis dit que ça ne ressemblait plus à ce que j’aimais faire, et j’ai créé de nouveaux morceaux par rapport aux influences que j’avais à ce moment-là. Et forcément, ce sont des morceaux beaucoup plus personnels. Quand on est jeune, on aime bien faire la musique des autres (sans le faire exprès, par mimétisme). Là j’avais grandi, donc je me suis dit que j’allais pouvoir faire ma propre musique. Plus j’avance, plus j’ai l’impression de pouvoir faire totalement ce que je veux.

Satchel Hart sort un premier album de rock psychédélique solaire
© Claire Louis

Sur « Things Will Never Be The Same », vous utilisez l’autotune de manière affirmée. C’est une manière de s’approprier un outil souvent décrié ?

Oui, je trouvais que ça sonnait bien et que sans l’autotune, ce n’était plus le même morceau. Je m’en suis vraiment servi comme d’un effet, comme une grosse distorsion. Je trouvais que ça apportait vraiment quelque chose. C’est vrai que beaucoup de gens sont contre l’autotune parce qu’on en a marre d’entendre toujours la même voix, mais là je trouvais ça intéressant.

Dans « Side by side », vous parlez de dépression et « des relations passées vouées à l’échec ». C’était une thérapie d’écrire une chanson ?

Oui clairement, mais toutes les chansons sont une thérapie en fait. Même quand c’est heureux, c’est quelque chose que tu as besoin d’exprimer pour te libérer, pour te sentir mieux après. La musique c’est ça. Tu n’es même pas obligé de composer, mais juste faire de la musique, ça aide. C’est comme aller chez le psychologue, ça fonctionne super bien (rires).

On parlait de votre perfectionnisme. Est-ce que vous êtes satisfait de votre album ?

Je l’ai tellement écouté que je ne sais même plus si c’est bien ou si c’est mauvais… C’est super difficile mais en vrai, je suis quand même content. Je l’aime bien, mais c’est juste que maintenant, j’ai envie de faire encore mieux. J’ai envie de faire quelque chose d’autre, de toucher d’autres gens qui ne sont peut-être pas forcément attirés par ce genre de musique. J’aimerais faire quelque chose de complètement fou, de mélanger beaucoup de styles en même temps et faire un truc qui n’existe pas. J’ai envie de faire quelque chose en même temps pop, psychédélique, mais parfois très punk, très rock, mais aussi électronique en mode de jungle… Un truc où quand même moi je l’écoute, j’ai envie de me dire « waouh, c’est intéressant, je comprends pas trop ce qui se passe ». Cette idée d’aller chercher quelque chose de nouveau m’excite.

Satchel Hart sera en concert le 27 janvier au Lac à Bruxelles, le 28 janvier au Belvédère à Namur, le 9 février au Kultura à Liège, le 23 février au Bar Du Matin à Bruxelles et le 8 avril à la Maison Folie à Mons.

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