Une artiste transforme des sachets de thé usagés en toiles

Chaque toile est réalisée à l'aquarelle. | © Ruby Silvious/ twitter
Amatrice de voyage et de thé, Ruby Silvious combine ses deux péchés mignons dans un art hors du commun : la peinture sur thé.
On le trempe dans de l’eau chaude et on le jette ensuite à la poubelle, le sachet de thé a une espérance de vie bien courte. Et pourtant, l’artiste américaine Ruby Silvious a trouvé un moyen ingénieux de réutiliser ces petits paquets à usage unique : elle les transforme en toile pour des œuvres d’art toujours plus complexes.
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C’est la précision de ses traits, mais aussi la technique employée qui rend la tâche de Silvious ardue. Chaque toile est réalisée à l’aquarelle, une peinture légère sur papier (le sachet de thé vient ici remplacer le papier) avec des couleurs transparentes délayées dans de l’eau. Et comme le dirait Antoine Lavoisier, philosophe français du 18ème siècle, « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».
Essai-erreur
Ironie de la chose, c’est bien autour d’une tasse de thé que Silvious a eu cette idée. Il suffisait ensuite à l’artiste d’expérimenter, encore et encore, jusqu’à acquérir la technique qu’elle a aujourd’hui. Un travail minutieux qui a demandé du temps, de la patience, et surtout de nombreux sachets contenant cette boisson parfumée : « Vous devez voir toutes les piles de mes expériences ratées », dit Silvious, interviewée par CNN Travel. « Je ne jette jamais rien, j’essaie de les recycler ».
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Les voyages comme muse
L’inspiration lui vient bien souvent de ses voyages à l’étranger. Qu’il s’agisse de Paris avec sa Tour Eiffel, ou du Japon avec ses collines d’Itoshima, l’artiste ne manque pas de décors à reproduire. « J’ai eu la chance d’être acceptée dans des résidences d’art, ce qui m’a obligé à voyager », explique Silvious. « J’ai aussi organisé des ateliers qui sont devenus l’une des raisons pour lesquelles je peux me rendre à l’étranger ». Et la petite taille de ses toiles lui permet de partir léger, un avantage à ne pas négliger pour la peintre.
Le Japon fut l’une de ses destinations favorites, avec ses paysages et sa culture nippone bien particulière. Durant son mois passé là-bas, l’amatrice de thé a réalisé une série de peinture sur sachets qu’elle a intitulée « 26 jours de thé au Japon ».
Différents thés, différentes toiles
Du thé vert classique au thé rooibos, chaque sachet est fait avec divers matériaux. Et certains d’entre eux sont plus facile à modeler que d’autres : « J‘ai remarqué que certains sachets de thé étaient beaucoup plus minces que d’autres. Et puis certains sachets de thé se colorent mieux que d’autres », explique Ruby Silvious. Selon elle, c’est le thé à la camomille qui est le moins pratique, à cause de ses feuilles qui collent et sur lesquelles il est presque impossible de peindre. Le rooibos, quant à lui, inspire l’artiste qui se sert des tâches laissées sur le sachet pour ses peintures.
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Et si son travail peut intéresser les amateurs de la boisson chaude, l’artiste espère aussi se connecter avec ceux qui ne se soucient pas d’une infusion parfumée : « Il me semble que même les non-buveurs de thé sont fascinés par mon travail », explique-t-elle. « Peut-être parce que c’est une toile unique ».