Popcorn Match : The Umbrella Academy, une famille de super-héros en crise

De gauche à droite : Numéro 5, Vanya, Allison, Klaus, Luther et Diego. | © Netflix
Netflix enchaîne les belles surprises. Après Poupée Russe, le géant du streaming a sorti en février The Umbrella Academy, une team de frères et sœurs pas comme les autres qui tentent de sauver le monde de l’apocalypse. Le hic : ils ne se supportent pas.
« On ne choisit pas sa famille ». Pour Sir Reginald Hargreeves, on l’achète. Le 1er octobre 1989, 43 femmes à travers le monde donnèrent naissance à un enfant. Tout ce qu’il y a de plus normal, sauf qu’aucune d’entre elles n’était enceinte avant l’accouchement. Intrigué par ce phénomène, le milliardaire fou adopte sept de ces enfants-miracles, persuadés qu’ils ont des super-pouvoirs, pour en faire une ligue de brillants justiciers. Et l’homme au monocle a vu juste.
Dans son manoir, avec l’aide d’une mère robot et d’un singe à lunettes nommé Pogo, il va élever, ou plutôt entraîner, ces sept enfants tous dotés de pouvoirs incroyables. Tous, excepté la discrète Vanya, connue sous le nom de « numéro 7 » et interprétée par Ellen Page. Dans cette famille hors du commun, la jeune violoniste fait figure de vilain petit canard face à la force surhumaine de Luther (numéro 1), au ninja aux couteux aiguisés Diego (numéro 2), au pouvoir de persuasion d’Allison (numéro 3) et à Klaus (numéro 4), qui voit et parle avec les morts. Ce qui est arrivé à numéro 6 est un mystère, quant à « Five », qui se téléporte dans l’espace, il est porté disparu depuis qu’il a tenté de voyager dans le temps.
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Séparés après une enfance sous l’emprise d’un père adoptif tyrannique, les frères et sœurs, désormais adultes, se voient réunis suite à la mort de leur mystérieux paternel. La fratrie est assignée d’une nouvelle et peut-être dernière mission : sauver le monde de l’Apocalypse. Comment savent-ils qu’elle approche ? Numéro 5, coincé dans le futur durant de nombreuses années, revient pour leur annoncer. Mais pour empêcher la fin du monde, encore faut-il savoir ce qui la cause.
Super-zéros
Dans l’univers des super-héros, ce pitch est vu et revu. Mais The Umbrella Academy, adaptée pour Netflix d’une bande dessinée, arrive tout de même à se démarquer. Plutôt que d’utiliser pleinement leurs pouvoirs, les frères et sœurs, bouleversés par des traumatismes du passé, les évitent. Pour éviter d’entrer en contact avec l’au-delà qui le terrifie, Klaus s’est réfugié dans la drogue dès l’adolescence. Le pouvoir manipulateur d’Allison a explosé son mariage et lui a coûté la garde de sa fille. Luther est resté quant à lui seul sur la Lune durant quatre ans, envoyé par son père pour une énième mission. Seul Diego se prend pour un policier, mais reste plus de temps avec les menottes aux poignets.
Sans abuser de flashbacks, la série montre une famille nombreuse dysfonctionnelle, bercée par la compétition et les secrets qui se révèlent petit à petit. Certes, la saison 1 aurait pu tenir en moins de dix épisodes, mais l’ennui ne s’installe jamais grâce au ton décalé de la série, aux multiples voyages dans le temps, aux personnages cyniques et un duo de tueur à gages dont le but est de faire en sorte que l’Apocalypse ait bien lieu. On peut également compter sur une bande originale drôle et astucieuse, un peu moins sur les effets spéciaux parfois grotesques.


Un casting de luxe
La clé du succès est sans conteste son casting, qui réunit des visages connus comme Ellen Page, dans un rôle un tantinet agaçant, des comédiens difficilement reconnaissables (Hazel est interprété par Cameron Britton, qui campait le tueur en série Ed Kemper dans Mindhunter) ainsi que des recrues étonnantes telles que Mary J Blige en bagarreuse sans pitié. Mais deux acteurs sortent facilement du lot : Robert Sheehan qui signe (enfin) son retour à la télévision après Misfits dans un personnage tout aussi déjanté, et Aidan Gallagher. Son nom vous est certainement inconnu, mais plus pour longtemps. Âgé de 15 ans, il fait des merveilles en interprétant numéro 5, aujourd’hui dans la cinquantaine après son voyage dans le temps, prisonnier dans le corps d’un enfant de 13 ans. Une performance bluffante dans une série qui tente de dépoussiérer le genre.