Avec « Le Somnambuliste », Gilles Vandeweerd décroche son premier rôle principal: « C’est pour cela que j’ai toujours travaillé »

L'acteur belge ne manque pas de projet pour l'avenir. | © D.R.
C’est avec un grand sourire et un certain enthousiasme que l’acteur liégeois est revenu sur son parcours lors d’un entretien exclusif pour Paris Match Belgique.
La presse le décrit comme la nouvelle révélation du cinéma belge. Après avoir donné la réplique à Marie Gillain dans Souviens-toi, et être apparu aux côtés de Nicolas Duvauchelle et François Cluzet dans Le Collier rouge, Gilles Vandeweerd est maintenant l’acteur principal de la série Le Somnambuliste. Produite par Arte, cette série au format novateur, douze minutes par épisode, met en scène Simon, un jeune trentenaire un peu perdu dans la vie et qui est retourné vivre auprès de sa mère. Mêlant drame, comédie et suspens, dans Le Somnanbuliste, l’acteur liégeois prouve aux téléspectateurs toute l’étendue de son talent en interprétant un personnage qui évolue petit à petit vers la folie.
C’est la première fois que tu t’attribues un rôle principal, est-ce que tu as vécu cela comme une consécration ?
« C’est fou parce que ça veut dire qu’on me fait enfin confiance, c’est pour cela que j’ai toujours travaillé. Ce qui est vraiment chouette dans un premier rôle c’est qu’il y a plus de choses à faire et à défendre. C’était très excitant pour moi. J’ai pu travailler sur le personnage durant deux ans, j’ai imaginé sa vie avant son apparition à l’écran, j’ai pu faire ce que je voulais de Simon tout en étant guidé par le réalisateur. »
Comment le réalisateur a pensé à toi pour incarner le rôle de Simon ?
« C’est une drôle d’histoire, quand il a cherché qui serait celui qui interpréterait Simon, il est tombé sur le site de mon agence. Il a vu une photo de moi et donc il a continué à chercher des informations sur moi sur internet. Sauf qu’il n’y avait pas grand-chose et il est tombé sur une interview que j’avais donnée le lendemain d’une grosse soirée. J’étais vraiment très fatigué à l’écran et je pense qu’il s’est dit que ça pouvait matcher pour le rôle d’un somnambule (rires). »
Lire aussi > Gilles Vandeweerd, meilleur espoir masculin du cinéma belge
Tu as dû énormément travailler sur ton jeu d’acteur puisque le personnage passe par de nombreuses émotions.
« Je savais que ça allait être intense et que j’allais devoir passer par plusieurs étapes. J’avais tellement travaillé mon personnage qu’une fois en place sur le plateau je me laissais aller et je vivais véritablement la scène. Je perdais en quelque sorte le contrôle et cela demande une véritable connaissance de soi, il faut être capable de dépasser ses limites. C’est le travail du comédien selon moi, il faut apprendre à partager. Ça a été un tournage assez solitaire, c’était une grosse pression. C’était la première fois que tout tournait autour de mon personnage. Un tournage c’est long et il faut tenir jusqu’au bout. Les dix derniers jours, où je jouais beaucoup la fatigue et la folie, je sentais que je commençais à péter les plombs. Quand je rentrais chez moi j’étais trop excité et j’avais du mal à dormir. Je déprimais pour rien et là je me suis dit: ‘Ok je suis en train de devenir fou’ (rires). »
La série arrive à mélanger plusieurs genres, le drame, la comédie et le policier. Est-ce que cela n’a pas été trop complexe de trouver le juste équilibre ?
« Certains parlent même de dramédie, on a voulu défendre quelque chose de plus profond que cela en a l’air. Notamment cette pression de la société, qu’est-ce qu’on fait si on a 30 ans et qu’on n’a pas de diplôme ? Et puis il y a aussi cette question de solitude, parce que Simon est seul même si autour il a sa maman et d’autres personnes, il est terriblement seul. Donc il y avait quelque chose de dramatique à traiter mais on n’a pas pris le sujet de face, on l’a fait de manière décalée sinon on n’aurait pas réussi à faire passer tous les messages. Si le drame apparaît plus que la comédie, l’humour et là et c’était vraiment voulu. »
Chaque épisode dure 12 minutes, un nouveau format pour toi ?
« C’était un format que je ne connaissais pas. Ce qui est compliqué c’est que chaque épisode doit exister. Cela veut dire qu’il faut un début, un milieu et une fin, le tout sur 12 minutes. Donc ça a vraiment été un travail de rendre ça dynamique sans tirer sur la longueur. On a vraiment dû travailler certains passages en particulier. Je pense que ce genre de format c’est une demande du public. Avoir la possibilité de regarder une fiction sur un laps de temps court comme lors d’une pause déjeuner ou lors d’un trajet dans les transports en commun. C’est un format qui fonctionne bien, mais qui a ses limites aussi je pense. »
Est-ce que la série connaîtra une suite ?
« Tout est fait pour qu’il y ait une deuxième saison. En tout cas je suis partant pour revivre le rôle, j’ai adoré, j’ai appris beaucoup sur moi et sur mon métier. J’ai envie de revivre les choses à fond et je suis prêt. On verra ce qu’il se passera. »
Quels sont tes projets pour l’avenir, plus théâtre ou cinéma ?
« Dès la rentrée on me retrouvera au théâtre, mais j’avoue que j’ai un amour particulier pour le cinéma et la manière dont on exploite la narration dans un film. Quelque chose me touche plus profondément dans le cinéma donc j’aimerais en faire plus. C’est un milieu très fermé et j’ai plus d’offres dans les séries en ce moment. J’espère qu’on me fera confiance à l’avenir dans le secteur. C’est un univers si artistique et imagé et puis il y a rien à faire, le cinéma on va le voir au cinéma. Se rassembler pour voir une œuvre je trouve ça beau. Mais sinon, mon plus beau projet est attendu pour la fin de l’année, puisque je vais devenir papa. »