M.Pokora : « Dites aux gens que vous les aimez »

M.Pokora sera les20 octobre 2023 au palais 12 du Heyse, pour le plus grand bonheur de son public. | © Valery HACHE / AFP
Épicentre est le neuvième album de M. Pokora en vingt ans de carrière. « J’ai toujours une certaine dualité en moi », explique le chanteur. « Je veux raconter des choses et, en même temps, faire le show sur scène. Je délivre des messages, mais je reste “feelgood”. J’ai appelé l’album “Épicentre” parce que le mien s’est déplacé.»
Par Christian Marchand
Paris Match. Tout vous sourit actuellement. Que ce soit professionnellement ou sentimentalement…
M. Pokora. Oui, c’est vrai. On m’a posé la question : « Qu’est-ce qui vous manque ? » J’ai répondu : « Rien ! » J’ai la santé. On peut à nouveau donner des concerts. Mes enfants vont bien. Je suis comblé en amour. J’ai juste envie de retrouver le public et de partager un maximum de bonnes ondes dans ma deuxième maison : la scène.
Pourquoi avoir attendu trois longues années pour revenir ?
J’ai pris du temps parce que je voulais être certain qu’on puisse repartir sans restrictions. Parler de mon métier en visioconférence est impossible. J’ai besoin d’aller vers l’autre, j’aime le contact avec les gens. J’ai envie de voir ou de revoir les journalistes en interview. Ce partage m’est indispensable. Sur scène, je me donne à fond pour le public. Je ne peux rien vous expliquer d’autre. Il est important de dire aux gens qu’on les aime. Par exemple, lorsque je suis en -voiture et que j’en laisse passer une autre, que la personne me regarde avec un sourire, j’ai gagné ma journée. Il n’y a que comme ça qu’on s’en sortira. En s’offrant mutuellement des sourires, en étant polis, en se connectant.
« Qui on est », la première chanson de votre album, est une belle ballade pop acoustique aux paroles positives. Cela s’inscrit dans la même réflexion ?
Oui. Il faut s’aimer tel qu’on est avant d’être aimé par les autres. La meilleure façon d’être apprécié, c’est d’être bien
soi-même. Croyons en nos rêves ! La vie est un cadeau, nous devons en tirer le meilleur. On ne sait pas ce qui nous attend demain. Après le Covid, voilà la guerre. De nos jours, il y a toujours quelque chose de négatif. Il faut donc s’autoriser à rêver et se projeter.
Pensez-vous que ces paroles positives auront un véritable écho dans une société où la montée de la violence est omniprésente ?
Nous vivons actuellement l’une des trois années les plus difficiles depuis que je suis né. Économiquement mais surtout humainement, tout est compliqué. Cette ballade est exactement ce qu’on a envie d’entendre.
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Mais la pauvreté augmente. Difficile d’être heureux avec ce qu’on a, non ?
La période fait douter. Et encore plus aujourd’hui quand vous avez des enfants. Je ne reconnais pas le monde que j’ai connu. L’environnement est pesant. Je ne suis pas dans la peur, parce que je suis optimiste. Je crois en l’autre. Mais je pense surtout aux jeunes et à leur futur.
La chanson « Déshumanisé » dénonce cette tristesse…
J’aborde des thèmes un peu lourds parce qu’il faut aussi regarder les choses en face. La négativité est ambiante, notamment sur les réseaux sociaux. Allez sur Twitter et vérifiez : il n’y a que des critiques ! Les gens n’y vont pas pour n’envoyer que des bonnes ondes. J’en connais peu qui écrivent : « Bonjour, je vous souhaite plein d’amour. Passez une belle journée sur Twitter. » Voilà pourquoi des chansons veulent montrer comment faire la part des choses.

Vous serez le 20 octobre 2023 au palais 12 du Heysel, pour le plus grand bonheur de votre public. On dit que vous ressemblez aux Belges, avec votre gentillesse exemplaire…
Et c’est vrai (rires) ! Les Belges m’ont toujours bien accueilli. Et de nature, je suis quelqu’un de très reconnaissant. Je n’oublie jamais.
« 20 ANS, ÇA SE FETE »
«Avant, c’était moi, l’épicentre. J’étais célibataire. Je ne pensais qu’à moi. Maintenant, ma famille passe avant tout. Elle m’a donné l’énergie de cet album. Avoir deux enfants a influencé ma vision, mes chansons, mes textes. Les thèmes que je voulais aborder et ce que je ne voulais plus chanter. Quant au logo, c’est le doigt qui pointe l’essentiel. Vingt ans, ça se fête ! »
