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Guillaume Canet : « Angèle est parfaite en Falbala »

"Je ne devais pas endosser le rôle d’Astérix. Je voulais être César" nous explique le comédien et réalisateur français. | © ©DR

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Pour Paris Match Belgique, le réalisateur et acteur français revient sur la prestation d’Angèle dans son Astérix et Obélix : L’empire du Milieu !


Par Christian Marchand

Paris Match. Voilà donc votre film « -Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu » sur nos écrans. Les aventures de ces deux héros font partie de votre enfance ?
Guillaume Canet. Oui. Chez nous, à la maison, mon père avait presque toutes les bandes dessinées. Il partageait les aventures d’Astérix et Obélix avec mes sœurs et moi. Aujourd’hui, c’est moi qui les lis avec mes enfants. C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles je me suis lancé dans ce projet.

Vous incarnez Astérix et Gilles Lellouche, Obélix. Un pari risqué, non, quand on pense au couple Clavier-Depardieu ?
Je ne devais pas endosser le rôle d’Astérix. Je voulais être César. Les essais étaient catastrophiques. On avait la trouille. Notre première répétition s’est faite dans une grande salle. On a joué la première scène. À la fin, on s’est regardés. On était transis d’effroi tellement c’était mauvais. Je faisais une espèce de « sous–Clavier ». Je n’étais vraiment pas bien. Gilles, je ne sais pas ce qu’il jouait vraiment. Bref, on n’était pas dedans. On a eu la chance de travailler avec un coach. On a bossé chacun de notre côté pendant un mois et demi. Après, on a vraiment eu l’impression d’être dans nos personnages.

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Pour la première fois, on voit un Astérix en faiblesse. Il se trouve nul. Il dépend d’une gourde. Pourquoi vouliez-vous montrer ces fragilités ?
Nous vivons dans un monde qui a changé. Où les hommes se posent des questions. Ça me plaisait. D’ailleurs, c’est ce qu’a réussi magnifiquement bien René Goscinny. À chaque fois, il retranscrivait l’actualité dans ce village. Du coup, lorsqu’on lisait les albums, on retrouvait des faits des derniers mois. Ça nous faisait marrer de voir les Gaulois vivre ces moments-là. Je trouvais donc très amusant qu’on ait un Astérix qui se demande si cette potion magique est vraiment bonne pour la santé. C’est d’actualité de respecter une certaine hygiène de vie, d’être un peu moins bon vivant. De faire attention à soi, à ce qu’on mange. Cela m’amusait d’emmener le personnage dans ce thème-là. C’était aussi une manière de le rendre touchant.

C’est un film familial, avec un casting impressionnant et, surtout, une Angèle au sommet de sa grâce.
Angèle a été partante très rapidement. Ça l’amusait. Elle était séduite et heureuse que je le lui propose un rôle qui lui ressemble. On y trouve plein de petits clins d’œil. Elle est formidable en Falbala. Au départ, il y avait quelques problèmes de planning, mais ça s’est arrangé assez rapidement. Pareil pour Zlatan Ibrahimovic. Il était hyper enthousiaste. Il a juste demandé comment il était possible que César joue le bras droit de César (rires) ! Il incarne Antivirus, un gigantesque soldat romain à qui personne ne peut résister. Et il est extraordinaire. Ce qui est fou, c’est qu’il n’est pas du tout le personnage que vous voyez et connaissez. J’ai dîné avec lui à Milan. Il n’y a pas un client qui ne s’est pas levé pour lui demander un autographe. Tout le monde, même ceux qui travaillaient en cuisine, l’a sollicité. Il était disponible et extrêmement touchant.

 

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Aviez-vous rencontré Albert Uderzo ?
Oui, j’ai une vidéo de moi où je suis en train de lui lire une des premières versions. J’étais sur un canapé en cuir, en t-shirt. Il était en face de moi, dans son bureau dans lequel il a dessiné toutes les bédés. J’étais en nage. J’avais le dos trempé. C’était magique de le voir avec ses yeux d’enfant se marrer par rapport à ce qu’on avait écrit. C’était vraiment génial. Je lui ai fait la promesse de respecter l’univers d’Astérix. Un moment que je n’oublierai pas.

Votre agenda est surchargé de dates de promotion, mais venir en Belgique pour l’avant-première était incontournable ?
Exactement. Vous êtes le pays de la bande dessinée. Lorsque nous sommes arrivés sur le quai de la gare du Midi, on était déjà heureux. Avec Gilles Lellouche, on a tourné ici le long métrage « Jeux d’enfants », à Liège et Bruxelles. J’adore la façon de penser des Belges !

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LE (BREF) COUP DE TELEPHONE DE DEPARDIEU

« Pour incarner Obélix, le doute était omniprésent », explique de son côté Gilles Lellouche. « Gérard Depardieu est irremplaçable. Lui succéder est lourd, mais jouer Obélix est un cadeau. On l’aime ! Si je ne l’avais pas incarné, j’aurais certainement été très jaloux. Bien évidemment, j’ai essayé de joindre Gérard Depardieu. Plusieurs fois même. C’est lui qui m’a retéléphoné en me disant : “Qu’est-ce que tu veux, Lellouche ? Tu veux savoir comment j’ai joué Obélix ? Eh bien, le conseil, c’est qu’Obélix, il a des pâquerettes dans les yeux. Je t’embrasse.” Puis il a raccroché ! J’ai retenu cette phrase pour le film. C’est bon de sortir de sa zone de confort. J’ai suivi des entraînements de musculation, j’ai pris du poids et j’ai été accompagné par un coach. En donnant vie à ce personnage, vous convoquez l’enfant qui est en vous. D’ailleurs, je me suis replongé dans leurs aventures en bande dessinée. Les éditions Hachette m’ont envoyé l’intégrale. Ça devait être un message subliminal ! »

 

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