Dysmorphisme Snapchat : Quand les filtres poussent à la chirurgie esthétique

Les filtres Snapchat créent-ils de profonds complexes ? | © Unsplash
Complexées, de plus en plus de personnes se tournent vers la chirurgie esthétique pour ressembler à leurs filtres Snapchat selon un nouveau rapport.
Fun et colorés en apparence, les filtres Snapchat créent-ils de profonds complexes ? Des chirurgiens américains tirent la sonnette d’alarme : de plus en plus de clients veulent ressembler à la version « améliorée » d’eux-mêmed qu’ils utilisent sur les réseaux sociaux. Une nouvelle forme de dysmorphophobie – la peur du défaut physique, léger ou imaginaire – qui inquiète la profession. C’est ce qu’ils expliquent dans un rapport publié dans le Journal of the American Medical Association, relayé aujourd’hui par BFM TV.
Fantasme et réalité
“Auparavant, les patients arrivaient en consultation avec des photos de célébrités pour leur ressembler. Un nouveau phénomène, baptisé “dysmorphophobie de Snapchat”, amène les patients à vouloir ressembler aux versions filtrées d’eux-mêmes, avec des lèvres plus pulpeuses, de plus grands yeux et un nez plus fin”, explique la dermatologue Neelam A Vashi, co-auteure. “Cette tendance est alarmante dans la mesure où les filtres appliqués aux selfies font apparaître un physique inaccessible et amenuisent la frontière entre la réalité et le fantasme pour ces patients”, ajoute-elle.

« Snapchat est la chirurgie esthétique de notre génération »
Le « dysmorphsime Snapchat » est un terme qui a été lancé par Matthew Schulman, un chirurgien new yorkais, afin de désigner cette pathologie explique le Huffington Post. Le phénomène, aussi inquiétant soit-il, n’est pas tout à fait nouveau. En 2017 déjà, une campagne satirique du collectif Youth Hymns dénoncait la manière dont les selfies avaient changé notre rapport à la beauté. Le slogan ? « Snapchat est la chirurgie esthétique de notre génération ». Aujourd’hui, la réalité dépasse même la fiction.