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Le créateur des Brasseries Georges, Georges Neefs, met les pieds dans le plat

Le fondateur des Brasseries Georges, Georges Neef, est prêt à reprendre du service

Food et gastronomie

Après la déclaration de faillite de la brasserie la plus célèbre de Bruxelles, Georges Neefs, celui qui l’a créée revient sur le devant de la scène. 

Paris Match. Quel est votre état d’esprit actuel ?
Georges Neefs. Je ne peux pas admettre que les Brasseries Georges, qui sont un joyau du patrimoine bruxellois et sont connues bien au-delà de nos frontières, puissent s’éteindre définitivement. Je ne comprends pas non plus que nos instances dirigeantes adoptent la même indifférence à l’égard d’un certain nombre d’établissements participant au même patrimoine, tant architectural que culturel, que ce soit Chez Léon, Aux Armes de Bruxelles, Au Vieux Saint Martin, La Maison du Cygne, Chez Vincent et bien d’autres. Je sais, par exemple, que des maisons comme Le Cirio et La Porteuse d’Eau ont été classées. Alors, pourquoi pas ces quelques autres établissements qui ont une ambiance, une décoration à la fois intemporelle et historique, et qui participent à l’aura de Bruxelles ? Et Dieu sait si, aujourd’hui, elle en a besoin ! Bon sang, nous sommes la capitale de l’Europe ! Pire, dans le cas qui nous occupe, je suis médusé en voyant le peu de réactions de notre monde politique par rapport à la perte annoncée de 160 emplois !

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Qu’est-ce que vous préconisez ?
Je ne connais pas dans les détails la situation des établissements des frères Beyaz, mais en ce qui concerne les Brasseries Georges, je les ai cédées au mieux de leur forme et je m’interroge sur le fait que les autorités judiciaires puissent conclure qu’actuellement, elles n’ont pas la capacité de générer le cash flow nécessaire pour assurer leur pérennité. Comme bien souvent, notre secteur horeca est tellement déprécié et mal connu qu’une telle attitude du monde judiciaire ne me surprend pas outre mesure.

Est-ce à dire que Georges Neefs est disposé à revenir pour reprendre les choses en main ?
Oui, sans hésiter. Parce que je pense à toutes ces personnes dont je connais la plupart depuis trente ans, je pense à toutes ces familles dont les pères ou mères ont travaillé dans l’entreprise que je gérais et qui n’ont jamais cru possible qu’un établissement
aussi florissant puisse être mis en faillite et disparaître. Il est normal et logique que les salariés d’une entreprise en attendent un juste salaire et de bonnes conditions de travail, ce que je leur donnais. Mais il y a une autre dimension que j’estime indispensable et que je distribuais généreusement à mon personnel, ma clientèle et mes fournisseurs parce que génératrice de confiance et de bien-être : l’émotionnel.

C’est ce qui différencie les Brasseries Georges des autres restaurants ?
En dehors du fait qu’elles ont abreuvé et nourri les gens, les BG ont distribué trente ans de bonheur à ses clients, ses employés, ses fournisseurs… Sans fausse modestie, je suis persuadé que rien que le fait d’annoncer mon retour – et de le faire, donc de me retrouver à nouveau à la tête des BG – renflouera l’entreprise dans les trois mois ! Trois mois pour lui faire retrouver son rythme d’antan. Ce qui, en outre, permettrait à une cinquantaine de familles d’envisager un avenir plus souriant. Alors, ce qui différencie les BG, c’est tout simple : je suis un metteur en scène qui sait faire jouer bien des acteurs ou, si vous préférez, un chef d’orchestre qui dirige une musique qui apporte du bonheur. J’ai pris contact aujourd’hui avec le monde syndical et je peux vous assurer qu’il partage mon avis et approuve totalement ma démarche. J’aimerais que le monde politique en fasse autant !

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