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Pourquoi certaines personnes n’aiment pas le café

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Il a beau être beau, pour certains, le café ne passe pas. Du tout. | © Unsplash/Nathan Dumlao

Food et gastronomie

Les Belges boivent en moyenne 19,5 millions de tasses de café par jour. Mais cette boisson ne fait tout de même pas l’unanimité.

 

Aussi surprenant que cela puisse paraître pour celles et ceux à qui on ne peut pas parler le matin avant leur première tasse : certaines personnes n’aiment pas le café. Goût amer, odeur, effets de la caféine… Les raisons sont multiples, et souvent incomprises par les amateurs. « Les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas », certes. Mais ça s’explique.

Interrogé par LCI, le nutritionniste spécialiste des boissons énergétiques Xavier Bigard explique que c’est une question d’équipement biologique. « La caféine est éliminée au plan métabolique, c’est à dire qu’elle est dégradée, par des enzymes qui se trouvent dans le foie », explique le spécialiste. « Or, l’équipement enzymatique varie selon les sujets ». Certaines personnes vont donc être capables de dégrader très rapidement la caféine, tandis que d’autres, non. Plus on élimine lentement la caféine, plus elle reste longtemps dans l’organisme et plus les effets seront marqués.

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Pour comprendre pourquoi le café ne fait pas l’unanimité, il faut également regarder du côté du cerveau. « En temps normal, l’adénosine, molécule dont le rôle est de protéger le cerveau en ralentissant l’activité nerveuse, se fixe régulièrement sur de petits récepteurs présents sur les neurones afin d’induire un état de somnolence. Mais, les molécules de caféine ayant la même structure moléculaire, sont capables de se fixer sur ces récepteurs et ainsi d’empêcher l’adénosine d’agir », explique le site français. Conséquence : l’action des neurones s’accélère, ce qui conduit l’hypophyse, une glande située dans le cerveau, à demander à l’organisme une production accrue d’adrénaline, sécrétée en réponse à un état de stress.

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Unsplash/Nathan Dumlao

Des raisons génétiques

Mais comme pour les enzymes, nous ne sommes pas tous égaux en termes de récepteurs. « Chez les personnes qui ont beaucoup de récepteurs, les effets de la caféine ne vont pas être très marqués », explique Xavier Bigard. Selon une étude réalisée en Italie et aux Pays-Bas, cette différence de capacité de métabolisation de la caféine tirerait son origine, en partie, dans la génétique. « Nous supposons que les gens porteurs du gène PDSS2 métabolisent la caféine plus lentement, et cela explique le fait qu’ils boivent moins de café », expliquait un auteur de l’étude en 2016.

La génétique intervient également dans la perception de l’amertume. Une étude publiée en novembre dernier a montré un constat plus étonnant. Plus on est sensible à l’amertume, plus on boit du café. « Même si naturellement les humains n’aiment pas l’amertume, nous pouvons apprendre à apprécier des aliments amers », explique l’auteur de l’étude Daniel Liang-Dar Hwang. Il y a donc encore de l’espoir.

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