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La Roseraie : L’adresse gastronomique canon où l’on dort dans des shelters à deux pas de Bruxelles

la roseraie

La Roseraie à Modave, pour manger très bien dans un cadre bucolique exceptionnel.

Food et gastronomie

On a trouvé l’adresse idéale pour s’offrir une escapade insolite à deux.

 

La Roseraie… L’adresse a vu le jour il y a plus de quarante ans dans la province de Liège. À Modave, ce petit manoir en pierres normandes de la fin du XIXe siècle tenu par Vincent Trignon était le repère des fins gourmets et habitués depuis 1982. Il y a quelques années, c’est sa fille Marie qui a repris le flambeau. Cette traductrice (anglais et russe) qui vivait jusqu’ici à Londres, a décidé d’opérer une totale reconversion professionnelle. Elle suit une formation accélérée en hôtellerie dans une école internationale en Angleterre et rentre à Modave pour transformer le resto en petite entreprise familiale, puisque son père la seconde aujourd’hui en cuisine, et sa maman opère en salle. « Il faut savoir écouter et ne pas trop foncer directement », confie Marie. « Au début, on a envie de tout changer, de s’inspirer de tout ce qu’on voit partout. Avec mon père, on a appris à avancer ensemble, en confiance. C’est comme construire une amitié, ça prend du temps ».

©Philippe D. Photography
©Anthony Florio

Simplicité et élégance

Les langues et la cuisine ne sont pas les seuls atouts de Marie, qui voue également un culte à l’architecture d’intérieur. La jeune femme décide, en reprenant l’adresse, de tout moderniser pour offrir un cocon à la fois chaleureux et design au goût exquis. C’est simple – et c’est la première chose qui saute aux yeux forcément –, à la Roseraie, tout est beau. Mais quand on vous dit tout, c’est tout. Dès l’entrée, un banc en trompe-l’oeil donne l’illusion d’un monumental bloc de pierre alors qu’il s’agit de velours anthracite. L’espace restaurant est un petit cocon convivial dans lequel on a envie de flâner des heures. Les assiettes d’un blanc translucides sont décorées de fines touches d’or façon Kintsugi, sublimant chaque plat.

©Jean-Pierre Gabriel
©Jean-Pierre Gabriel

Des shelters ultra design pour s’évader

Et le spectacle s’étend jusqu’au jardin, un îlot de verdure exceptionnel au charme discret. À l’arrière du restaurant, un petit chemin caillouteux nous emmène vers une serre réaménagée pour prendre l’apéro en été. Juste à côté trône une piscine qui ouvre dès le mois de mars. Le clou du spectacle ? Les deux shelters ultra design dont les hauts toits pointus grimpent jusqu’à la cime des arbres (trois nouveaux shelters sont d’ailleurs prévus en août). Ces petits blocs ultra design entièrement faits de métal et de verre se fondent parfaitement dans la nature. Quand on y pénètre, on tombe sur un petit poêle crépitant, un lit King Size ultra moelleux et une salle de bain secrète dans laquelle on entre à travers une porte de dressing. Une déco ultra minimaliste aux tons neutres et épurés avec, en toile de fond, la forêt sauvage qui s’étend derrière. C’est comme dans un rêve, mais en mieux. À nouveau, tout a été pensé dans le détail, du kit de soins The White Company jusqu’à la petite bouteille de sirop artisanal qui accompagne l’eau.

©Anthony Florio
©Anthony Florio

Une expérience gastro à la fois relax et millimétrée

Une quête de perfection qu’on retrouve évidemment côté cuisine. Car la déco pointue et l’idée des tiny shelters au fond du jardin sont loin de faire office de distractions. Elles viennent compléter l’expérience à table, où tout a été pensé pour offrir un service millimétré dans la plus grande chaleur et simplicité. On déguste un menu 5 ou 6 services à 80 ou 70€ (comptez 40€ environ pour les vins accompagnants). Le menu évolue constamment au fil des saisons et des inspirations.

Ce soir-là, on dégustait un maquereau de ligne avec chermoula, condiments pomme granny smith, grains de moutarde et dille suivi de Saint-Jacques normandes, cuisinées en curry léger et choux-fleurs. Le saumon sauvage au caviar, oseille, aubergines et pétales d’oignons doux des Cévennes est cuit à la perfection. Quant à l’agneau du Limousin, pomme calvados, scarole et jus corsé, on en redemande tout comme le gratin dauphinois servi à volonté à la main pour les gourmands. Le prélude à base de racine de persil, banane, huile et jus de persil est une petite tuerie qui éveille les papilles comme jamais. Pour celles et ceux qui ne rechignent pas devant une assiette de fromages avant le dessert, ici, on le choisit soi-même sur un fastueux plateau à roulettes amené à table. Au menu : fromages affinés par Pascal Fauville, s’il vous plaît ! En dessert, le « Chocolat Caraïbe » au sésame, yuzu et vanilla de Tahiti finit de nous achever.

©Anthony Florio
©Anthony Florio

Plusieurs surprises au fil du menu

Globalement, on est sur une cuisine traditionnelle modernisée. Mais on apprécie les petites surprises et touches d’originalité cachées par-ci par-là au fil du menu. De l’amuse-bouche à base de légumes croquants et de bignorneaux que l’on déguste à la pique dans une assiette à la forme originale jusqu’au faramineux soufflé au consommé de homard old school, mais tellement réconfortant. « Les clients adorent retrouver ce plat qu’ils connaissent bien », confie Marie. Une simple feuille d’huître déposée sur un morceau de poisson vous donne l’impression d’avoir le coquillage en bouche. Un dessert a priori classique se transforme en expérience gustative ultra ludique avec des pop-corn éparpillés dans l’assiette et une touche de sésame noir torréfié qu’on redemande encore et encore.

Ce qu’on aime aussi, c’est à nouveau la justesse et l’équilibre qui s’étendent jusqu’aux rations. Même en mangeant incroyablement bien, l’expérience d’un gastro peut être parfois légèrement galvaudée par les quantités. Ici, il n’y a jamais trop ou trop peu. Le service est irréprochable. Le timing parfait. Certains trouvent l’expérience longue, mais ne vient-on pas au restaurant exactement pour ça ? Prendre le temps. Le temps de goûter, de s’émerveiller, de (se) raconter. Le temps de vivre des expériences que, à peine vécues, on a envie de retenter. Bref, on vous conseille la Roseraie les yeux fermés, à tout moment, en tout temps, et pour n’importe quelle occasion. Alors, qu’est-ce que vous attendez ?

©Anthony Florio

Infos :

Où ? 80 Route de Limet, 4577 Modave

Quand ? Du jeudi au dimanche midi. Leur lunch est servi le vendredi midi.

Pour en savoir plus ou pour réserver, rendez-vous sur laroseraiemodave.com

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