L’addiction aux jeux vidéo est-elle (vraiment) une maladie mentale ?

L'addiction aux jeux vidéo fait désormais partie du CIM-11 qui regroupe les pathologies du même acabit que la drogue ou les jeux d’argent. | © Unsplash
L’OMS vient considérer l’addiction aux jeux vidéo comme une forme de maladie mentale dans une nouvelle classification. Mise au point.
Du gaming à la maladie mentale, il n’y aurait qu’un pas. C’est en tout cas l’avis de l’Organisation Mondiale de Santé qui considère désormais l’addiction aux jeux vidéo comme une maladie mentale. Elle fait désormais partie de la classification internationale des maladies, le CIM-11, qui regroupe les pathologies du même acabit que la drogue ou les jeux d’argent.
2 à 3% des gamers seraient addict pour l’OMS
Perte de contrôle, conséquences néfastes sur le quotidien et priorité absolue donnée à sa manette sont les trois piliers retenus par l’OMS pour définir l’addiction en question. L’organisation considère que ce sont 2 à 3% des gamers qui sont concernés, notamment les ados. D’ailleurs, on estime que 43,8% des jeunes de 10 à 22 ans jouent aux jeux vidéo deux heures par jour en Belgique.
Les preuves présentées restent très contestées et douteuses
Suite à l’annonce, les géants de l’industrie vidéoludique se sont fendus d’un communiqué commun pour faire part de leurs craintes. « Les preuves présentées (…) restent très contestées et douteuses », écrivent les représentants du milieu. Ils urgent que la classification soit révisée. « Les jeux vidéo de tout genre, sur les tous appareils et sur toutes les plateformes sont appréciés prudemment et judicieusement par plus de plus de 2 milliards de personnes à travers le monde », précisent-ils, en vantant par exemple leurs bienfaits thérapeutiques. Pour certains scientifiques, ils pourraient effectivement aider à soigner la dépression.
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Refuge virtuel
D’autres études nuancent les conclusions de l’OMS. En septembre 2017, des chercheurs de l’Université de Cardiff. Selon eux, l’addiction au gaming est l’arbre qui cache la forêt : elle traduirait souvent un mal-être bien plus profond. Passer des heures sur Fortnite, la dernière mouture de Fifa ou un open world immersif ne serait donc qu’une conséquence, pas une maladie en soi…