Poupées de son, de la mode à la musique en un bond

Claire Laffut a effectué en beauté le saut de la mode vers la musique | © Sarah Schlumberger
Elles s’appellent Els, Claire ou Elsa, et elles rendent l’indépendance plus tendance que jamais, effectuant d’une pirouette élégante l’écart entre la mode et la musique. Parce que choisir, ce n’est surtout pas renoncer, et ces filles électriques le prouvent en beauté.
Jambes affûtées, blondeur peroxydée et regard délavé, Els Pynoo est belle comme un Petrus Christus sous acide, une beauté iconoclaste de madone rock qui lui a permis de mettre le petit monde fermé de la mode à ses pieds. Sur les podiums, d’abord, et dans les pages des magazines, avant de faire son retour lors des Fashion Weeks en bande-son des défilés. Car cette blonde glacier ne s’est pas contentée de se cantonner au papier glacé.

Depuis 21 ans, Els pose sa voix éraillée à l’accent flamand charmant sur les chansons de Vive la Fête, le groupe qu’elle forme avec son mari Danny Mommens. Et bien que sa carrière de mannequin soit désormais loin derrière elle, Els Pynoo en a gardé une allure magnétique et un port altier qui subliment chacune de ses prestations sur scène. Un état de grâce dans lequel se trouve aussi Claire Laffut, fraîchement passée des podiums aux studios.
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La chanteuse de 23 ans originaire du Brabant-Wallon a beau avoir encore de faux airs d’enfant délicate, elle en est déjà à sa deuxième carrière, sans compter ses projets en parallèle. Venue au mannequinat par hasard, on la trouve d’abord trop petite, avant de la signer l’année de sa majorité. Une incursion dans les coulisses de la mode dont Claire se lasse vite : « ça ne m’a pas vraiment plu car je trouve ça un peu violent comme milieu pour une jeune fille en ‘construction’ : beaucoup de jugement, même si je garde de beaux souvenirs de certaines rencontres, et de belles photos » confie-t’elle dans un sourire. Car Claire a de quoi faire risette : également artiste-peintre, elle conçoit des tatouages éphémères plébiscités par Alexander Wang et H&M à ses heures perdues, et vient d’effectuer un virage très réussi de la mode vers la musique. Une évidence.
Empreintes émotionnelles
« La musique est le dénominateur commun à tout ce que je souhaite pérenniser et explorer artistiquement : l’écriture, la composition et le chant, la direction artistique,…Je me suis nourrie d’empreintes émotionnelles ». Une émotion qui se ressent à l’écoute de Vérité, son premier single qui remet les pendules à l’heure en douceur. « Pas le temps de me laisser envahir par tous les faux sourires » chante Claire d’une voix acidulée, en avouant avoir adressé ce message aux « gens intéressés, qui bien souvent promettent des choses, prennent des engagements, mais ne les tiennent pas forcément ». Et en profite pour jouer des codes du casting dans un clip à l’allure rétro follement séduisante.

Et si Claire fait référence à son expérience de mannequin dans son premier clip, il ne faut pas y voir de nostalgie pour autant, loin de là. « Je pense que si la mode peut me permettre via certains axes de mettre en avant la musique ce serait un plaisir d’y retourner, si elle me permet de porter un message qui va faire la direction que je prends depuis un an. Mais faire « de la mode pour la mode », je ne pense pas ». Difficile, en effet, de retourner au silence du papier.

Elsa Fralon en sait quelque chose : journaliste de métier, elle se lance dans la profession pour suivre les traces de son père grand reporter au Monde, avouant une fascination pour « ce qu’il faisait, ses horaires, se lever à 5h du matin pour boucler le journal avant midi, les rencontres, les anecdotes qu’il racontait,… ». Avant de choisir quant à elle une carrière dans le journalisme de mode, qui l’a vue passer par la rédaction de la version belge du Elle avant de devenir rédactrice-en-chef de Belmodo Belgique. Un parcours enchanté, qui a pris depuis quelques années un détour par le monde de la musique, et plus précisément, des soirées. Car si Elsa ne chante pas, elle n’en est pas moins une DJ prisée, en plus d’une plume affûtée. Elle forme en effet We Are Mitch avec son acolyte, Marie-France, joyeux duo dansant qui se retrouve souvent à l’affiche des soirées les plus courues du royaume.
Deux univers qui s’inspirent
« J’adore la musique et c’était toujours moi le DJ YouTube dans les soirées appart. Et puis en discutant avec Marie France, on a commencé à parler de mixer ensemble. Justement, à cette période-là, ils cherchaient un DJ pour la soirée du ELLE, et comme j’y bossais, je me suis proposée et on l’a fait! ». Depuis, la fête n’en finit pas pour Elsa, qui définit l’ADN de We Are Mitch comme « se marrer et faire danser les gens ! ». Et si elle s’identifie plus au milieu du clubbing que véritablement celui de la musique, cet univers est pour elle inextricable du monde de la mode. « Ce sont deux milieux qui se côtoient et qui s’inspirent ». Et le résultat est forcément sublime.