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Sneakers de luxe : une mode contagieuse (et ruineuse)

De 10 à 50 ans, les acheteurs de ces baskets dépensent sans compter. | © AFP PHOTO / Don EMMERT

Mode

Aux États-Unis, la folie des baskets atteint des sommets : plusieurs dizaines de milliers de dollars par paire.

Christian, 10 ans, a 20 paires de baskets de luxe dans les placards de sa chambre dans la banlieue de New York. Maxance, qui vient d’avoir 14 ans, a demandé, sans succès, à ses parents une paire d’Adidas à 800 dollars pour son anniversaire. « On est dans un monde où les baskets, c’est limite des oeuvres d’art« , lâche ce jeune New-Yorkais. Un monde où les baskets griffées, fruits de collaborations entre marques de sports, marques de luxe, rappeurs et athlètes de renom, sont devenues un élément essentiel de la garde-robe masculine, depuis les frémissements pré-adolescents jusqu’aux abords de la quarantaine.

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©AFP PHOTO / Don EMMERT – Une paire de Nike « Retour vers le futur » qui s’attache toute seule, vendue à l’époque de la photo près de 30 000 dollars.

Mais certaines de ces chaussures, souvent des éditions limitées à quelques milliers de paires, peuvent être vendues plusieurs dizaines de milliers de dollars. Comme un modèle rarissime de Air Jordan 11 Retro « Jeter », qui se négociait ces dernières semaines autour de 50 000 dollars. Elles s’achètent en deuxième ou troisième main, essentiellement sur Internet mais aussi dans de très chics dépôts-vente, sous film plastique protecteur. On trouve plusieurs de ces boutiques à New York, une des capitales mondiales de cette florissante culture des baskets.

Des sneakers qui ont leur propre bourse de cotation

Porté par les célébrités et « influenceurs » sur les réseaux sociaux et l’omniprésence de la culture rap, ce marché s’est récemment étendu au monde entier et prospère aux États-Unis, en Europe et en Asie. Depuis 2016, il a même « sa » bourse de cotation, via le site web « StockX ».

©AFP PHOTO / Don EMMERT

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Matt Troisi, 29 ans, un acheteur expérimenté – il possède quelque 300 paires – est convaincu du potentiel de l’achat-revente de baskets. Il gagne déjà 25 000 à 35 000 dollars par an avec ses transactions. Ce qui représente la moitié de son salaire de manager pour le groupe de restauration Tao, où il côtoie des célébrités qui facilitent son accès à des éditions limitées. « Nous, les hommes, on n’est pas toujours au top de la mode (…) On peut avoir zéro style en vêtements, juste une chouette paire de baskets et c’est bon, on est habillé !« , dit-il en riant, chaussé d’une paire de Nike commémorant l’alunissage de 1969, qui s’échange aujourd’hui près de 1 000 dollars.

Avec Belga

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