Ces marques boycottent le Black Friday (et on applaudit)

Pas de Black Friday pour Bellerose, mais un "Blue Friday". | © Capture d'écran Instagram/Bellerose
En ce vendredi « noir », symbole de la surconsommation, plusieurs marques ont décidé de ne pas faire de promotions. À la place, elles promeuvent plutôt l’écologie et l’engagement pour la planète bleue.
Impossible de passer à côté du Black Friday, ou même de la « Black Week ». Cette période de promotions à gogo est sur toutes les lèvres, envahit les boîtes mail et s’affiche sur toutes les vitrines. Ou presque. Certaines marques décident de boycotter cette opération commerciale venue des États-Unis, symbole d’une surconsommation devenue folle. Les images de bousculades et d’accidents entre clients qui s’affrontent pour un écran plat à prix cassé en sont bien la preuve outre-Atlantique, même si, en Europe, la guerre des promos se passent davantage en ligne.
Face à cette pratique, plusieurs marques proposent des « bons plans » pour une consommation responsable. À l’instar de la marque belge Bellerose qui a lancé le « Blue Friday » en réponse à ce « vendredi noir » pour la réducation des déchets. « Cinq millards de milliards de morceaux de plastique polluent nos océans aujourd’hui. Il est facile de pointer du doigt mais la vérité est que nous faisons tous partie du problème. Nous pouvons également faire partie de la solution », explique la marque qui ne travaille qu’avec des fabricants qui peuvent garantir leur conformité à l’éthique de l’entreprise, que ce soit les salaires des travailleurs, la sécurité sur le lieu de travail ou l’utilisation de produits nocifs pour l’environnement. « C’est pourquoi chez Bellerose, nous avons décidé de donner plus de sens à ce Black Friday et de le transformer en Blue. Au lieu d’une vente, nous réinvestissons 20% de tous les achats effectués ce jour-là dans le nettoyage de nos océans ».
Une démarche suivie par d’autres marques, telles que Kloffie, aux Pays-Bas. La marque néerlandaise reversera également 20% des achats à l’association The Ocean Cleanup, créée en 2013 par le jeune inventeur Boyan Slat qui a mis au point une technique révolutionnaire pour enrayer l’invasion des fonds marins par les plastiques.
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À Anvers, le magasin de vêtements pour enfants (dans lequel on aimerait bien pouvoir s’habiller aussi) KID boycotte également le Black Friday. Dans un diaporama publié sur Instagram, la marque explique ses raisons, qui sont multiples. « À cause du Black Friday et d’autres promotions, vous encouragez l’idée selon laquelle les consommateurs ne doivent pas payer le vrai prix ‘sain’ du marché pour un produit. Vous stimulez la surconsommation, alors que, chez Kid, nous vpoulons simplement nous concentrer sur la qualité plutôt que la quantité. Et, plus important encore, la pression sur les petits magasins indépendants comme nous est tellement forte qu’ils seront de plus en plus à fermer leurs portes puisque ce n’est plus possible d’être rentable comme ça… »
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En France aussi, le « No Black Friday » est de mise au sein de certaines entreprises. C’est le cas, par exemple, de Veja. Lancée en 2004 dans une démarche écologique et responsable, la marque française de chaussures a expliqué sur les réseaux sociaux pourquoi elle boycottait cette année cette opération commerciale, alors qu’elle y a participé ces trois dernières années : « Nous y participions, mais en nous sentant à chaque fois plus mal à l’aise. Comme si participer au Black Friday était contraire à notre projet, comme si cela n’était pas cohérent. Aujourd’hui, l’équipe VEJA a pris collectivement la décision de dire au revoir au Black Friday. (…) Nous avons décidé de clamer haut et fort que nous ne ‘jouerons’ plus avec cet événement, même pour en faire un outil de communication. Dorénavant, nous l’ignorerons complètement. Nous respectons le choix des entreprises qui continuent d’y participer, chacune à leurs manières… C’est un soulagement que ce vendredi ne soit plus « black », car nous souhaitons vivre dans un monde où ce vendredi particulier redevient un vendredi comme les autres ».
Chez Homecore, vous ne verrez pas non plus de promotions sur ses vêtements pour hommes. « Depuis nos origines, nous affirmons que nous ne jouons pas au jeu de cette société qui cherche à nous stigmatiser ; c’est d’autant plus vrai aujourd’hui », peut-on lire sur le compte Instagram de la marque.
Aux États-Unis, le berceau du Black Friday, la marque californienne Patagonia boycotte depuis longtemps ce rendez-vous immanquable pour les Américains. L’entreprise activiste ayant pour mission de fabriquer les meilleurs produits en causant le moindre impact environnemental, sa participation à ce vendredi noir serait contre ses principes fondateurs. Mais, au pays de l’Oncle Sam, on peut également citer Everlane qui, en partenariat avec Surfrider Foundation, veut se débarrasser du plastique sur nos plages, avant qu’il ne pénètre dans nos océans.