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« Rykiel Forever » : une collection capsule dédiée à la maille

La créatrice à la chevelure flamboyante a contribué à remettre les rayures au goût du jour | © Belga

Mode

Deux mots : rousseur et rayures, et aussitôt l’image de Sonia Rykiel apparaît. Tout feu toute femme. Disparue en août dernier, Sonia Rykiel a inspiré une collection capsule de maille.

La créatrice de mode, ou plutôt de « démode » (terme qu’elle inventa dans les années 1970, exprimant son indépendance face aux diktats d’une tendance unique), est une figure d’exception de la couture parisienne. Disparue le 25 août 2016 à l’âge de 86 ans, Sonia Rykiel était dotée d’un charisme ravageur, qu’elle sut infuser à son style, celui d’une féminité moderne, ludique et libérée. Pour celle qui fit de son allure flamboyante une signature, il en allait de sa personne comme de ses créations : il fallait qu’elles soient uniques. Un vestiaire marqué, aux codes précis.

 

Créatrice libre

Alors ­qu’aujourd’hui, dans l’univers de la mode, le mot ADN résonne comme une rengaine, Sonia Rykiel fut l’une des premières griffes, dès ses débuts dans les années 1960, à se singulariser en déroulant le sien, axé autour de la liberté. C’est l’histoire de cet héritage que Julie de Libran, directrice de la création de la maison depuis 2014, entend transmettre, via une capsule « Rykiel ­Forever » imaginée en hommage à la grande dame (en attendant les festivités des 50 ans de la marque, en 2018). Une collection de treize pièces – rééditions de trésors issus des archives de la maison –, entièrement dédiées à sa matière fétiche : la maille. Le tricot, donc, grâce auquel tout commença.

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Jusqu’au bout, Sonia Rykiel a célébré l’individualité des femmes qu’elle habillait – Belga

« La reine du tricot »

L’anecdote est connue : c’est en portant un pull qu’elle avait dessiné et fait produire pour son propre usage, à défaut de le trouver ailleurs, que son histoire de mode prit corps. Inédit par sa forme, courte (pour rallonger les jambes) et ajustée, ce petit pull à rayures multicolores fut remarqué par une rédactrice du magazine « Elle », qui lui donna les honneurs de la couverture (porté par Françoise Hardy en décembre 1963). Ce best-seller valut vite à la débutante autodidacte d’être surnommée « la reine du tricot » par la presse américaine.

Extrême légèreté

La maille selon Sonia, débarrassée de ses engoncements d’antan, n’était que légèreté. Et liberté : celle de montrer son corps moulé sans soutien-gorge, mais aussi liberté de mouvement, grâce à cette façon nouvelle de bâtir le chandail, les manches étroites montées haut sur les épaules afin d’accompagner le geste, comme une seconde peau. « Je voudrais que les femmes qui portent mes pulls donnent l’impression d’être nues », disait-elle. Désinvolte et foncièrement indépendante : c’est ainsi qu’elle prônait la façon de porter sa maille émancipatrice, ses écharpes longues comme des boas, ses pulls-cravates et autres atours de diva germanopratine.

La capsule met l’accent sur le tricot – Belga

Les classiques revisités

La capsule « Rykiel Forever » souligne tout cela, avec ses classiques maison revisités, tels le pull à trois manches, le demi-pull qui se noue autour de la taille ou se jette sur les épaules, ou la cape réversible. Surtout, elle conjugue la maille fondatrice à d’autres références historiques de la maison : la rayure, bien sûr, mais aussi les mots slogans écrits sur le vêtement, tendance forte depuis deux saisons et dont Mme Rykiel fut l’une des pionnières (dès 1968, on pouvait lire « Mode » ou « Heureuse » sur ses pulls). Détail ultime de la capsule ? Les boutons qui reprennent… ­l’empreinte de son doigt. Digital collector !

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