Tour de France : Petits secrets et grands défis de Tissot, chronométreur officiel

Chronométreur officiel du Tour de France, Tissot célèbre la sportivité individuelle et le travail d’équipe. | © Unsplash
Montres
Chronométrer le Tour de France, c’est un tour de force. Explications véloces.
Véloce, du latin « velox » : rapide. Tout va vite, très vite à chaque ligne d’arrivée de la Grande Boucle. L’an dernier, à l’issue de la septième étape, 3/10 000e de seconde seulement séparaient les deux premiers coureurs. Le rôle de chronométreur officiel est donc un défi, même pour l’horloger suisse Tissot.
Un défi logistique
Pour suivre les 176 concurrents sur 3 351 kilomètres, la marque dispatche une équipe de huit techniciens « Swiss Timing » (société sœur du Swatch Group). Mission : relever les temps de tous les sportifs et diffuser les données en direct aux médias de 190 pays. Une lourde tâche, puisqu’il faut en plus démonter chaque nuit deux tonnes de matériel de chronométrage et les réinstaller au petit matin sur l’étape suivante. Imaginez ce défi logistique à 2 360 m d’altitude, au très escarpé col de l’IzoardÊ! La star de l’équipement est, sans conteste, la « photo finish ». Ce dispositif de caméras mitraille en permanence la ligne d’arrivée : 10 000 clichés par seconde départagent les coureurs. Un logiciel, couplé au transpondeur fixé sur chaque vélo, assure une précision millimétrique. Sécurité oblige, l’ensemble du matériel est toujours doublé et dans la cabine au-dessus de la ligne d’arrivée, le team Swiss Tissot Timing officie en compagnie de deux juges de l’Union cycliste internationale (UCI). Ceux-ci valident les résultats à l’aide de leur chronomètre manuel.

Dans le « chronopôle », cabine de 9 m2 au-dessus de la ligne d’arrivée, les techniciens Tissot Swiss Timing scrutent le passage des cyclistes, le nez rivé sur leurs écrans d’ordinateur où s’affichent les temps des sportifs.
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La mesure du temps, une manière de rester à la pointe de la technologie
Le suivi des classements à l’intérieur même de la course (maillots jaune, vert, à pois, blanc), le « contre la montre », la prise en compte des pénalités et les statistiques des positions globales rendent le chronométrage du Tour de France très complexe. En 2016, les organisateurs l’ont reconfié à Tissot : la marque l’avait déja assuré entre 1988 et 1992. Chronométreur de multiples championnats (basket, hockey sur glace, escrime, superbike, rugby, etc.), elle reste fidèle au cyclisme (Tour d’Espagne, Paris-Nice, Flèche wallonne). Des mois de préparation, plusieurs millions d’euros investis, un travail titanesque dont ne se doutent pas les spectateurs. L’objectif de ce partenariat? « Dépasser le rôle de simple sponsor. La mesure du temps, c’est une manière de rester à la pointe de la technologie. Le sport évolue, nous faisons de même », commente Tissot. L’expertise déployée dans ce 105e Tour de France méritait bien deux éditions spéciales: l’urbaine Chrono XL, dotée d’un imposant boîtier, et l’aérodynamique T-Race Cycling, dont chaque élément évoque une pièce de vélo (par exemple, les aiguilles ressemblent à un vélo en mouvement vu de face). Toutes deux arborent les couleurs noire et jaune de la course et son logo gravé au dos du boîtier.
