Horlogerie : Les montres royales de Breguet sont chargées d’histoire

Depuis la fin du XVIIIe siècle, Abraham-Louis Breguet est considéré comme le roi des horlogers. Et son règne se poursuit…

S’il y a, en 2019, une maison de haute horlogerie qui appartient à notre patrimoine culturel européen, c’est bien Breguet. Elle le doit à l’esprit prodigieusement inventif de son fondateur, Abraham-Louis Breguet, un citoyen suisse dont la vie riche en innovations majeures se passa principalement à Paris.

Savoir-faire ancestral 

Les prouesses des maîtres-horlogers actuels et la maestria des artisans de la manufacture nourrissent la fascination que la signature Breguet continue à exercer. Ils créent aujourd’hui de prestigieux garde-temps mécaniques, alliant esthétique épurée et complications savantes, savoir-faire ancestraux et avant-garde technologique. Comme à l’époque où Abraham-Louis Breguet s’installa à Paris, chaque montre est consignée dans un registre avec son numéro individuel, la date de vente et le nom de l’acquéreur. Une tradition parmi tant d’autres que la maison met un point d’honneur à respecter depuis sa reprise — passionnée — par Nicolas G. Hayek en 1999. Fleuron de la haute horlogerie, Breguet poursuit depuis lors sa mission au sein du Swatch Group : dévoiler des trésors issus de la rencontre entre l’art, la beauté et la technologie.

Heures historiques

Pour perpétuer l’héritage du génie de l’horlogerie, Nicolas G. Hayek a multiplié les investissements, engagé les meilleurs des meilleurs artisans et fait le pari de créer un nouveau mouvement chaque année. Il s’agissait d’être à la hauteur : l’histoire de Breguet aiguille de près l’Histoire avec un grand « H ». En débutant sa carrière par une série de coups de maître (la montre automatique dite « perpétuelle » et l’invention du pare-chute, premier dispositif antichoc), Abraham-Louis Breguet fut vite apprécié par le roi Louis XVI et la reine Marie-Antoinette.

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En 1783, celle-ci lui adresse, par l’intermédiaire d’un officier, une commande étonnante : une montre dotée de toutes les complications et de tous les perfectionnements connus alors. L’infortunée reine ne verra jamais la fabuleuse montre n°160 terminée. La Révolution française ayant forcé l’horloger à se replier en Suisse, il revient à Paris avec un foisonnement de nouvelles inventions, notamment le tourbillon (destiné à compenser les écarts de marche dus à la pesanteur) et la première pendulette de voyage, vendue à Napoléon Bonaparte.

Adoubé par l’Empereur, Breguet possède désormais ses entrées dans toutes les cours d’Europe et devient l’horloger de référence des élites diplomatiques, scientifiques, militaires et financières. Caroline Murat, jeune sœur de Bonaparte devenue reine de Naples, fera l’acquisition de plus de 30 montres et pendulettes Breguet. En 1812, il lui livre la première montre-bracelet de l’histoire : forme oblongue, cadran guilloché, triple complication avec sonnerie, phase de lune et thermomètre.

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Cette montre, aujourd’hui disparue, inspire une collection aussi précieuse que féminine baptisée « Reine de Naples ». Saviez-vous que les montres Breguet tictaquent même dans les romans des grands écrivains ? De Stendhal, Balzac, Victor Hugo, Pouchkine et Alexandre Dumas à — plus récemment — Patrick O’Brian, John Fowles ou JirÔ Asada. Grâce à la littérature, le grand public peut découvrir que détenir une Breguet, c’est posséder l’exceptionnel.