Bulgari : Mince, alors !

C’est une onde de choc qui a l’allure d’une tradition. | © Bulgari
La maison italo-suisse domine, une fois encore, le podium des records mondiaux pour les montres ultrafines compliquées.
Et de sept ! C’est une onde de choc qui a l’allure d’une tradition. Depuis 2014, Bulgari remporte (presque) chaque année une nouvelle victoire sur le front de l’extrême minceur horlogère grâce à sa collection Octo Finissimo. Les prouesses successives se sont enchaînées avec une régularité de métronome. Le tourbillon le plus fin au monde a initié la saga en 2014. Une répétition minutes (montre à sonnerie) l’a suivi deux ans plus tard en arrivant à loger marteaux, gongs et carillons dans un espace d’à peine 6,85 mm. L’ajout d’un rotor de remontage n’empêcha pas les Octo Finissimo Automatique (2017), Tourbillon Automatique (2018) et Chronographe GMT Automatique (2019) d’être les plus slim qui existent.

L’an dernier, l’Octo Finissimo Tourbillon Chronographe Squelette Automatique pavoisait du haut de ses 7,4 mm. Depuis, aucune autre montre sur le marché n’a réussi à cumuler autant de fonctions à une telle finesse. En 2021, l’Octo Finissimo poursuit son parcours de championne, dotée d’un quantième (calendrier) perpétuel d’une épaisseur totale de 5,8 mm. Un septième record mondial d’extrême minceur pour une complication qui orchestre de multiples affichages : heures, minutes, date, mois et années bissextiles. Certaines indications ne devant être corrigées qu’en 2100, elle symbolise la relation de l’homme au temps.
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Au cœur d’un calibre épais de 2,7 mm, la performance doublée de magie de ce modèle a demandé aux ingénieurs-concepteurs de la manufacture de haute horlogerie d’imaginer des solutions inédites. Leur maîtrise de l’« estetica della meccanica » a permis de réinterpréter, de manière très contemporaine, une complication classique sophistiquée. Le point de départ de ces salves de virtuosité mécanique demeure le calibre Finissimo de 2,23 mm d’épaisseur, créé en 2014 pour accueillir diverses complications tout en conservant des mensurations réduites.

Au-delà de la succession de chefs-d’œuvre techniques, la collection a également conquis un public d’esthètes pour une autre raison : un design atypique où se rencontrent rigueur et volupté. Ni rond, ni carré, le boîtier ultrastructuré résulte de la symbiose des deux formes. Ses contours sont donc ceux de l’octogone, symbole de la géométrie et figure ancienne universelle riche de sens multiples : équilibre, harmonie, puissance, éternité. Les alchimistes du Moyen Age voyaient dans la juxtaposition du carré et du cercle la représentation de l’homme et du Divin. Pour les mathématiciens, l’octogone représente l’expression graphique du chiffre de l’infini. Il est la figure centrale du Yi Jing, livre initiatique de la civilisation chinoise datant de 1 000 ans avant notre ère.

L’architecture élégante et pure de l’Octo Finissimo condenserait-elle ces contenus ? Son boîtier à huit pans et cent dix facettes, aux lignes nettes et tendues, s’inspire plus probablement des constructions de la Rome antique. L’Italie recense, en effet, de nombreuses bâtisses de forme octogonale. Le design Octo, réalisé en interne comme les calibres, exige des savoir-faire ultrapointus alternant hautes technologies et tours de main artisanaux. Chez Bulgari, la complexité réside aussi dans la forme !
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