Un jeu vidéo simulant une fusillade dans une école fait polémique

Le joueur peut incarner, au choix, un membre du SWAT, un étudiant ou le tireur lui-même. | © ACID
Alors que le débat sur le port d’armes à feu fait rage aux États-Unis, le jeu vidéo Active Shooter, mettant en scène une fusillade dans une école, ne passe pas.
Mauvais goût ou mauvais timing ? Dans un contexte où les fusillades s’enchaînent dans les écoles américaines, un jeu vidéo simulant en tuerie de masse en milieu scolaire s’attire, avant même sa son arrivée dans le Steam, de nombreuses critiques. Attendu pour le 6 juin prochain, Active Shooter permet au joueur d’incarner, au choix, plusieurs personnages-clés lors d’une fusillade : un membre des brigades d’interventions américaines, un étudiant terrorisé ou le tireur lui-même. « Selon votre rôle, votre objectif peut être de protéger et d’extraire [les civils] ou de chasser et de détruire », peut-on lire dans la description du jeu.
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Violent et insensible
Sans surprise, des associations anti-armes n’ont pas tardé à réagir face à la nature du jeu. « C’est de très mauvais goût », indique un porte-parole de l’organisme de sensibilisation à la violence par armes à feu Infer Trust à BBC News. « Il y a eu 22 fusillades dans des écoles aux États-Unis depuis le début de l’année. Pourquoi quelqu’un pourrait-il penser que c’est une bonne idée de vendre quelque chose d’aussi violent et d’être aussi insensible à la mort de tant d’enfants ? Nous sommes consternés que ce jeu soit [sur le point] d’être commercialisé », ajoute l’association britannique.
Face au torrent de critiques, les développeurs du jeu ont tenté d’apaiser la situation, en déclarant qu’il n’avait pas pour but d’être autre chose qu’une simulation. « Après avoir reçu autant de critiques et de commentaires haineux, je vais probablement retirer le rôle du tireur avant la sortie du jeu », a déclaré l’éditeur ACID, rapporte Radio Canada, avant de préciser toutefois avoir écrit à Valve, l’entreprise propriétaire de Steam, et attendre sa réponse avant de prendre une décision.
Mais ce jeu à l’éthique douteuse relance surtout le débat inévitable lorsqu’il s’agit de jeu de simulation : peut-on vraiment jouer à n’importe quoi ?