Spotify dans la tourmente après la diffusion des podcasts d’un complotiste

Image d'illustration. | © Unsplash/ Sg creative
De nombreux utilisateurs menacent de résilier leur abonnement Spotify après la diffusion des podcasts d’Alex Jones, le fondateur du site complotiste Infowars, sur la plateforme.
Après avoir franchi le cap des 83 millions d’abonnés payants dans le monde, l’entreprise suédoise fondée par Daniel Ek en 2006 se fait remonter les bretelles… par ses utilisateurs. Ce lundi 30 juillet, ils étaient nombreux à menacer de résilier leur abonnement Spotify. En cause ? L’apparition des podcasts d’Alex Jones, le fondateur du site Infowars, considiéré comme à l’origine de l’expression « fake news » selon Le Figaro et connu pour soutenir diverses théories du complot.
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Figure particulièrement controversée aux États-Unis, ce Texan de 44 ans anime des émissions de télévision sur des chaînes câblées, des shows de radio ainsi qu’une chaîne YouTube, suivie par près de 2,5 millions d’utilisateurs. La plateforme a d’ailleurs supprimé récemment quatre de ses vidéos qui véhiculaient, selon elle, des messages de haine à l’encontre de la communauté musulmane. Adepte des théories du complot, Alex Jones dénonce, entre autres, le trafic organisé de drogue par la CIA, soutient que des membres du gouvernement américain luttent pour affaiblir les États-Unis, clame haut et fort que le réchauffement climatique n’existe pas ou encore que la fusillade de Sandy Hook était un canular, accusant les parents d’enfants tués lors de cette dernière d’être des acteurs payés par l’État. Après YouTube, Facebook a également décidé de suspendre le conservateur d’extrême droite pour une durée de trente jours, même si les autres comptes associés à son nom (les pages Alex Jones et The Alex Jones Channel) restent, elles, actives.

« Choisissez. C’est eux ou moi »
Malgré ces supsensions et ces avertissements, Spotify héberge toujours ses émissions pour le site Infowars, sans jamais mentionner son goût prononcé pour les théories du complot. Pourtant, la présence de ses podcasts semble aller à l’encontre des conditions d’utilisation du géant suédois : « les contenus que la plateforme héberge ne doivent être ni offensants ni encourager la violence ou la persécution« , explique le HuffPost avant d’ajouter : « Reste que les émissions d’Alex Jones attirent un large public et que les différents géants du web refusent pour l’heure de le punir plus sévèrement qu’au moyen de simples avertissements ». Mais cela vaut-il la peine de s’attirer les foudres de nombreux utilisateurs ?
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« Merde. Sérieusement Spotify ? Alex Jones a harcelé les parents des enfants tués à Sandy Hooks, les victimes de la tuerie de Las Vegas et a menacé de tuer le procureur spécial Robert Mueller. Et vous, vous hébergez ses podcasts ?« , s’offusque un internaute sur Twitter.
Holy shit. Really, @Spotify?
Alex Jones has been responsible for harassing parents of Sandy Hook children, Vegas shooting victims and threatening to kill the Special Counsel. And you’re now hosting his podcasts?? https://t.co/dAIYiNKdXP
— Sleeping Giants (@slpng_giants) July 30, 2018
« Cher Spotify, je me suis réabonnée après que vous m’avez offert un très bon prix pour me faire revenir. Mais je ne vais pas continuer. Je ne peux pas soutenir financièrement un service qui permet à Alex Jones de s’exprimer« , écrit une autre.
dear @Spotify
I re-upped my subscription when you offered me a great price to come back, but I’m not going to renew it. I can’t financially support a service that gives Alex Jones a voice.
— C.L. Polk (@clpolk) July 30, 2018
« Cher Spotify. Ici un vieil abonné payant. S’il te plaît, supprime immédiatement les podcasts d’Infowars. Choisis. C’est eux ou moi« .
Dear @SpotifyCares
Long-time paid subscriber here.
Please remove the Infowars podcast immediately.
Choose. Them or me.— « Measles » Howell (@15Deloreans) July 30, 2018
Face à cette affaire, Alex Jones a rapidement répondu sur Twitter, en mobilisant son audience « pour lutter contre la censure » par les géants de la tech et en les incitant à diffuser au maximum les liens renvoyant vers ses « podcasts téléchargeables« . Spotify n’a quant à lui pas encore réagi officiellement à la polémique.
🚨 Fight Against The Censorship 🚨
Big tech giants are currently censoring us harder than ever. Help us fight this censorship by spreading the links below for our downloadable podcasts. ✊
‼ Spreaker: https://t.co/fNDSRsZPzd ‼
‼ Spotify: https://t.co/wWDxVECy8w ‼
— Alex Jones (@RealAlexJones) July 30, 2018