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Audio et assistants personnels : la nouvelle voie des médias traditionnels

En France, plusieurs radios sont déjà présentes sur ces appareils. | © DR

Technologie

Avec une croissance de plus en plus importante de ses ventes digitales et une audience internet qui ne cesse de croître, la presse est plus que jamais en alerte…

 

Assistants personnels ou connectés, assistants vocaux, enceintes intelligentes, smart speakers… Ils portent différents noms pour les mêmes fonctionnalités. Est-ce une nouveauté suprême ? Oui et non ! Non, car Siri propose depuis belle lurette ce type d’échanges. C’était en 2011 lors de la sortie de l’iPhone 4s. Oui, car l’intelligence artificielle y est nettement plus développée et la facilité (et le confort) d’utilisation est poussé beaucoup plus loin également. Nous ne sommes plus sur le même terrain. Ce sont tous les objets connectés de la maison ou du bureau qui sont concernés. Ce qui ouvre grandes les portes des possibilités…

Alors que peuvent bien faire les Google Home, Echo ou HomePod au chevet de médias fiévreux ? Dans le même ordre d’esprit que de demander le chemin le plus court à son enceinte intelligente pour se rendre à la fête de l’école du petit cousin, la météo qu’il fera en fin de journée car vous voulez tondre la pelouse ou diffuser une playlist de musique soul via Spotify, les utilisateurs se trouvent devant deux grands cas de figure. Ils peuvent demander d’être informés sur tel évènement ou tel sujet d’actualité. Ils peuvent également (pré)sélectionner des radios ou des journaux comme partenaires privilégiés pour leur « dire » les infos lorsqu’ils le demandent.

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« Pour nous, l’audio fera partie intégrante du futur des médias »

Dans un article consacré à ce nouveau défi pour les médias d’information et comment l’aborder, le quotidien français Les Échos pointait trois difficultés majeures à affronter pour ses derniers. Arriver à un certain niveau d’échanges avec l’auditeur à terme, profiter d’un bon référencement et choisir un modèle économique. Une ombre plane cependant. Celle des Gafa qui une fois encore sont à la manœuvre et dictent l’agenda.

Du côté d’IPM (La Libre, la DH et Paris Match Belgique), on a clairement pris la décision de se lancer dans l’aventure via le projet Ask Info. « Nous entendons occuper l’esprit de nos lecteurs lorsque ceux-ci ont les mains occupés ! En voiture, dans leur cuisine… Nous voulons mettre à leur disposition de l’audio qualitatif », martèle Denis Pierrad, directeur des rédactions du groupe. « Plus les gens sont en contact avec l’univers de nos marques, plus il en apprécient les services… »

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Un discours qui rejoint celui de Victoria Goemaere, gestionnaire de projet. « Pour nous, l’audio fera partie intégrante du futur des médias. La disponibilité permanente des contenus est primordiale », nous explique-t-elle.

Une association plutôt rare

Dans un premier temps, fin 2019, des app proposeront le meilleur de l’info en audio tout comme les sites web du groupe (DH et LLB). Ce n’est que l’année suivante que l’offre sur assistants vocaux sera proposée. « Avant de nous attaquer aux enceintes intelligentes, nous voulons offrir aux surfeurs le choix entre lire ou écouter des news », détaille Victoria Goemaere. « Le marché des assistants est vraiment naissant en Belgique et pas encore installé dans les habitudes de consommation de l’information ».

Dans ce développement, IPM est associé à Rossel. Plutôt rare à voir le jour ce type d’association dans le monde des médias francophones belges. Et le troisième partenaire, si on peut l’écrire ainsi, est Google. Qui subventionne 65% des frais de développements du projet. « Nous ne sommes certainement pas sur la même longueur d’ondes que le moteur de recherche sur tous les sujets… Loin s’en faut. Mais Google sait fort bien que 80% des recherches effectuées concernent des news. Donc, ils investissent aussi  pour assurer un avenir aux médias », analyse Denis Pierrard. Ce futur service sera-t-il payant ? « Notre point de vue est le suivant : nous désirons augmenter la qualité des services obtenus par nos abonnés ». Dont acte.

Et en France ?

Les radios, de par leur format, leur maîtrise de l’info diffusée par la voix et leurs contenus naturels ont-elles un temps d’avance ? C’est ce qui se passe pour l’instant. D’autant que les stations peuvent même se limiter à n’être qu’une radio avant de répondre à des requêtes précises de l’auditeur. En France, plusieurs radios sont déjà présentes sur ces appareils : Radio France, France Info, RTL, France Inter…

Et la DH, justement avec DH Radio, est clairement avantagée. « Pour deux raisons principales » avance Denis Pierrad. « D’abord, notre rédaction radio se base sur une équipe composée de pro de la voix. Un exercice qui est plus difficile pour des journalistes dit papier. Il faut un talent pour raconter l’info. D’autant que nous nous dirigeons vers des formats plus longs. Ensuite, la qualité sonore est leur quotidien. Ils respectent déjà un strict cahier des charges ».

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Début 2018, Datanews sortait quelques chiffres après avoir sondé les Belges. Il en ressortait qu’à peine 3% des Belges possédaient un assistant vocal… C’est plutôt normal. Aucun de ces produits n’a été officiellement lancé en Belgique. Le Google Home n’est pas facilement  trouvable et Echo d’Amazon est disponible sur le site mais ne peut être expédié chez nous…  Vous pouvez passer par la France mais vous n’aurez aucun suivi sur le produit.

Peu importe, en Belgique, deux groupes de presse se préparent à la prochaine révolution numérique.

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