Il veut faire une « blague » sur Snapchat et … finit au poste

Contacté par la police de l'Isère, l'auteur de la blague de mauvais goût s'est rendu au poste et a été placé en garde à vue. | © Unsplash
Un message sur Snapchat appelant à faire une « purge » le 31 octobre est devenu viral sur l’application. Détourné par certains utilisateurs, en devenant menaçant pour les forces de l’ordre, il a fait l’objet d’une plainte qui a placé l’auteur en garde à vue.
Une blague aurait mal tourné. Un jeune garçon de 19 ans a envoyé un message sous forme de blague sur snapchat, appelant à faire une « purge » ce 31 octobre. Celui-ci a été partagé en masse, et modifié en cours de route jusqu’à explicitement menacer les policiers français. Devenu viral, il a fini par faire l’objet d’une plainte du ministère de l’Intérieur, révèle le quotidien Le Monde.
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« Bonnes purges »
Le message original, publié le 27 octobre, disait : « À tout les mecs de Grenoble (smh, echirolles, fontaine etc.) venez le 31 c’est la purge, tous les coups sont permis : toutes le zones & les quartiers montent une équipe, quand 2 équipe se croisent obbliger de s’affronter !!! A tt les autres, restez chez vous. Bonne chance à tt les secteurs, bonnes purges ». Largement relayé, il a été modifié par les utilisateurs de l’application qui l’ont rendu beaucoup plus explicite. Le ton est même devenu particulièremet menaçant pour les autorités, appelant à s’habiller en noir, à commettre des vols et à attaquer les forces de l’ordre. Au point qu’il a fini par être publié sur la plateforme citoyenne Acopol – qui soutient les forces de l’ordre « partout dans le monde » – par un habitant de Corbeil-Essonnes.
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Or, le week-end a été très tendu dans la ville. Dimanche, la mairie a mis son veto au tournage d’un clip de rap. Interdiction qui a été suivie de nombreuses prises à partie des forces de l’ordre. Du coup, les policiers ont pris les menaces très au sérieux, et les ont fait suivre d’une enquête : « On ne peut pas tolérer ces menaces; hier encore, une quinzaine d’individus habillés en noir a brûlé des véhicules à Corbeil-Essonnes. Personne n’a oublié ce qui s’est passé tout près d’ici à Viry-Châtillon », a expliqué au Monde le syndicat Unité SGP Police Essonne, faisant référence à un triste événement de 2016, lors duquel deux policiers avaient été gravement brûlés lors d’une embuscade.
Panique à bord
C’est moi qui est lancé cette rumeur de la purge dans les villes de Grenoble, paris, Genève etc … alors je me doit de vous faire parvenir ce message ! À retweeter en masse que les gens comprennent pic.twitter.com/GpbEEimIhC
— 👻Aissabcl👻 (@AissaAskip) October 29, 2018
Averti, le ministre de l’Intérieur français Christophe Castaner a porté plainte. Faisant paniquer l’auteur du message, qui a été contacté par la police et les médias. Il a alors partagé de nombreux Tweets se défendant d’avoir voulu attaquer les forces de l’ordre : « C’était une énorme blague et une invention qui a pris une trop grande ampleur (…) c’était une blague ! Il n’y aura ni purge à Grenoble, Paris, Genève, Lyon, … » Mais il a été loin de convaincre les autorités. Il sera jugé le 28 novembre pour provocation, non suivi d’effet, au crime ou délit.
L’auteur a été identifié. Il prétend que c’est « une mauvaise blague », il sera poursuivi. Indéfectible soutien à nos forces de l’ordre.
— Christophe Castaner (@CCastaner) October 29, 2018
Contacté par la police de l’Isère, le jeune homme s’est rendu au poste et a été placé en garde à vue. S’il est vrai que le message original n’appelait pas de façon explicite à attaquer les forces de l’ordre, il pourrait malgré tout être considéré comme un appel à la violence. Le terme « purge » vient d’une série de films d’horreur américains. Dans ces derniers, les habitants d’une Amérique totalitaire sont autorisés durant trois nuits à commettre tous les crimes qu’ils veulent. Un humour plutôt douteux.