VW Taigo : l’habit ne fait pas le moine

Conclusion de notre test : le Taigo s’adresse à une clientèle qui surveille son budget de plus près. | © VW
Parce que c’est la tendance croissante du moment, VW propose à son tour un SUV coupé abordable. Mais que son allure dynamique ne vous trompe pas, ni dans le bon sens, ni dans le mauvais.
Par Stéphane Wamat
Jusque-là, le concept de SUV coupé était réservé à des modèles quelque peu élitistes, comme le BMW X6 (pionnier du genre), le Porsche Cayenne et d’autres modèles de marques haut de gamme. Il y a peu, avec l’Arkana, Renault a ouvert le bal du côté des constructeurs généralistes. Aujourd’hui, le Taigo lui emboîte le pas.
On ne pouvait pourtant pas dire que la gamme VW manquait de SUV. En voici donc un de plus, pas vraiment facile à classer. Avec ses 4,26 m, il est un peu plus long que le très populaire T-Roc. En revanche, à équipement comparable, il est un peu moins cher, et son catalogue est moins étoffé, tant en matière de finitions que de mécaniques. En clair, le Taigo s’adresse à une clientèle qui surveille son budget de plus près.
De fait, on perçoit dans l’habitacle que le modèle se place dans le bas de la hiérarchie, avec par exemple des plastiques moins flatteurs (si ce n’est le haut de planche de bord en plastique moussé). En même temps, le Taigo se fait pardonner avec un équipement de base généreux, comprenant par exemple le tableau de bord numérique, un système multimédia loin d’être basique, toutes les aides à la conduite essentielles et même un équipement encore très rare, quelle que soit la catégorie : un airbag central, entre les deux occupants avant.

Mais l’argument majeur du Taigo est son style, son profil plongeant aux airs de coupé. Il serait donc sportif mais pas très pratique ? Eh bien, c’est tout le contraire. Proposé avec des moteurs essence de 95, 110 et 150 chevaux, le Taigo est certes potentiellement véloce, mais on sent sur la route qu’il s’adresse plutôt aux conducteurs tranquilles, qui ne sont pas à la recherche de sensations jusque dans le bout des doigts. Le Taigo est ce qu’on attend en général d’une VW : un bon soldat, sur qui on peut compter sans y penser. Son habitabilité n’est d’ailleurs pas celle d’une sportive, les Lamarche en parlent ci-dessus.
L’avis de la famille Lamarche
« “Bon soldat” ? Nous dirions aussi “beau soldat”. Sans prétendre qu’il s’agit du design du siècle, nous trouvons qu’il a vraiment de l’allure, ce Taigo. Un profil élégant et une face arrière musclée qui ressort, en tout cas avec le bon choix de couleur de carrosserie. Joli à l’intérieur aussi, avec des revêtements de sièges simples mais classe. Alors, c’est vrai, les plastiques… Pas dérangeant pour les adultes, mais sur les portières arrière, avec des enfants pas toujours très précautionneux, ça sent la constellation de rayures en quelques mois. En revanche, belle surprise en habitabilité. En effet, le toit plongeant est trompeur : on met vraiment trois personnes à l’arrière (place centrale moins accueillante, mais bon) et il y a de la place pour les jambes… et pour tout le corps. On aurait juste aimé davantage que les 440 litres de coffre. Mais sincèrement, à 30 000 euros pour une belle version R-Line de 110 ch, on n’est pas volé. »

L’avis de l’expert en écoconduite
Après l’essai de ce Taigo équipé du moteur 3 cylindres 1.0 turbo essence, fort de 110 chevaux et associé à la boîte auto DSG-7, nos conclusions ressemblent à celles de l’essai Fiat Tipo de la semaine dernière : au-delà de certaines dimensions, un si petit moteur n’est plus très économique. Le Taigo n’est pourtant pas bien lourd : un peu moins de 1 300 kg. Pour cette taille, c’est très raisonnable. Mais c’est beaucoup pour un moteur 1 000 cc. Si bien qu’il nous a fallu pas mal d’efforts et de l’autoroute à 110 km/h pour obtenir une moyenne de 6,8 l/100 km, quand VW en annonce 5,9. Moins d’un litre d’écart, ça n’a l’air de rien, mais depuis les normes WLTP, nous sommes plutôt habitués à au moins égaler les chiffres officiels.
Données techniques
L/l/h (mm) : 4 266 / 1 757 / 1 515 – 5 places – 1 260 kg Moteur 3 cyl 1.0 litre turbo essence – Puissance : 110 ch Couple : 200 Nm – Conso WLTP : 5,9 l/100 km
CO2 WLTP : 133 g/km – Prix : 26 600 euros TVAC