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Mazda CX-60 E-Skyactiv D : gros bébé à l’appétit d’oiseau

Aavec son long capot, ses épaules musclées et son visage plein de personnalité, le CX-60 ne manque pas de charisme | © ©DR

Voitures et mobilité

Lancé il y a quelques mois en version plug-in, le SUV CX-60 arrive aujourd’hui dans une seconde version. Elle est complètement à contre-courant, mais démontre toute l’absurdité de la pensée unique.


Par Stéphane Wamat

Vous avez probablement lu entre les lignes que la pensée unique dont nous parlons, c’est celle de l’Europe et de son « 100 % électrique en 2035 ». Laissons le débat de côté pour le moment, pour plutôt parler de ce que propose Mazda aujourd’hui.

On dit souvent (à juste titre) que Mazda ne fait rien comme les autres. En voici une nouvelle preuve. Avant l’emballement de l’électrification, l’automobile luttait déjà contre le CO2 avec l’arme du downsizing, qui consiste à réduire la taille des moteurs pour consommer moins. En théorie. Mais à cette voie, Mazda préfère celle du « right sizing ».

Autrement dit, choisir la bonne taille de moteur pour un type de véhicule donné, et optimiser ledit moteur pour (réellement) obtenir moins de conso et d’émissions. D’après Mazda, la bonne taille de moteur pour un SUV familial de 4,75 m de long est… un 6 cylindres diesel de 3,3 litres de cylindrée. Anachronique ? Passéiste ? Attendez.

En tout cas, avec son long capot, ses épaules musclées et son visage plein de personnalité, le CX-60 ne manque pas de charisme. La finition intérieure est excellente, et sans faire preuve d’une folle créativité, la planche de bord est aussi agréable à regarder qu’à utiliser. En clair, l’ergonomie est au rendez-vous.

 

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Ayant eu le privilège de rouler avec cette Mazda en avant-première, nous n’avons pu en faire profiter la famille Lamarche, qui juge chaque semaine notre essai pour Paris Match. Exceptionnellement, je me substitue donc à eux en disant que pour un véhicule de cette stature, l’habitabilité arrière est juste dans la moyenne. Le coffre de 477 litres devrait en revanche leur plaire. Enfin, s’agissant d’un diesel qui s’adapte à tous les styles de vie et facturé 47 290 euros de base, les Lamarche pourraient voir le CX-60 comme un potentiel véhicule principal de la famille. Le reste dépendrait de leurs goûts.

Sur la route, la CX-60 est une digne Mazda. Comprenez qu’elle offre un plaisir de conduite parmi les meilleurs du marché. Toucher de route, qualité du châssis, implication du conducteur… Tout est aussi parfait que d’habitude. Comme d’habitude aussi, les qualités dynamiques donnent envie de plus de pêche mécanique. Car oui, les 200 ch (mais elle existe aussi en 254 ch) peuvent laisser un goût de trop peu en conduite engagée. Cela étant, quel plaisir de retrouver ce qui tend à disparaître en dehors des marques premium : la souplesse, l’élasticité, l’agrément général et la sonorité d’un 6 cylindres. On en redemande !

Hélas, les taxes en Wallonie et à Bruxelles condamnent ce noble véhicule au quasi-anonymat. En Belgique, c’est principalement en Flandre qu’il fera carrière, où la fiscalité se base sur les émissions plutôt que sur la cylindrée.

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L’AVIS DE L’EXPERT EN ECOCONDUITE

Ce que nous avons vécu avec ce moteur a priori anachronique est tout simplement incroyable ! Les ingénieurs Mazda nous ont expliqué en détail les raffinements technologiques uniques dont profite ce 6 cylindres, et qui le rendent si économe : 5 l/100 km selon les normes WLTP, et 128 g CO2/km. Le constructeur nous a défié de mettre ce chiffre à l’épreuve au cours d’un écochallenge nous opposant à des équipages d’autres pays. Deux heures de conduite dans les montagnes entre Barcelone et Tarragone, des montées, des descentes, de la nationale, de l’autoroute… Ne manquait que la ville en heure de pointe !

 

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Et sans jouer à l’escargot rhumatisant, juste en faisant preuve d’un sens aiguisé de l’anticipation et en ne gardant pas le pied sur l’accélérateur quand c’est inutile, Stéphane Wamat (qui s’est pris au jeu) et votre serviteur ont remporté ce challenge avec une consommation strictement mesurée de… 4,06 l/100 km. Vous avez bien lu ! Avec un SUV de 1 800 kilos, équipé d’un 6 cylindres de 3,3 litres. Merci à des constructeurs comme Mazda de croire encore au moteur thermique, plutôt que de foncer aveuglément vers une solution économiquement catastrophique pour l’Europe, et dont le bien-fondé environnemental et sociétal est plus que discutable.

DONNEES TECHNIQUES

L/l/h (mm) : 4 745 / 1 890 / 1 675 – 5 places – 1 249 kg – Moteur 6 cyl. 3,3 litres, turbodiesel – Puissance : 200 ch – Couple : 450 Nm – Conso WLTP : 5 l/100 km – CO2 WLTP : 128 g/km – Prix : 47 290 euros TVAC.

 

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