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Chiny, ville idéale pour une balade bucolique au bord de la Semois

Le pont Saint-Nicolas. | © DR

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La ville de Chiny, d’allure rurale, s’inscrit dans un vaste méandre de la Semois. Le bâti ancien du centre de la localité dégage une harmonie et une unité architecturale des plus cohérentes.

Le cœur du village, composé de deux rues parallèles, a en effet été très peu modifié depuis le XVIe siècle. On y trouve un îlot sur lequel se dressent l’église et l’ancienne mairie. L’église paroissiale, dédiée à sainte Walburge, a été érigée en style néoclassique en 1829 par l’architecte luxembourgeois Chaudet. Sur la placette, juste en face, se dresse toujours l’ancienne maison communale, encore appelée mairie comme dans d’autres localités gaumaises. Les services communaux ont en effet depuis peu intégré le château du Faing à Jamoigne, superbement restauré. Elevée en 1779 par l’architecte François Merlot, l’ancienne mairie a également servi en son temps de prison, d’école ou encore de presbytère. Non loin de là, l’ancienne école communale, achevée en 1888, a 
également fière allure.

L’ancienne mairie et l’église Sainte-Walburge

Parmi les édifices de la rue du Millénaire se trouvent une série de bâtisses reprises à l’inventaire pour leur caractère patrimonial évident. Derrière l’église, citons l’ancien hôtel Toussaint, qui servait autrefois de relais aux diligences de la poste impériale. Erigé dans la première moitié du XVIIIe siècle, il a depuis été reconverti en commerce. Presque en face, une belle ferme domine le haut de la rue par son imposant volume blanchi. Cette maison est millésimée « 1731 » au-dessus de la porte d’entrée. Le double corps de logis ainsi que les dépendances ont été remarquablement rénovés en habitations, dans le respect du bâti ancien. On découvrira enfin l’ancien presbytère, construit en 1872, lui aussi bien entretenu. D’autres anciennes fermes, des XVIIIe et XIXe siècles, jalonnent la rue qui, doucement, mène vers la Semois.

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Au fil de la Semois

Le bas du village est logiquement occupé par la vallée de la Semois, rivière bucolique qui a façonné les paysages de la Gaume et de l’Ardenne. Non loin de celle-ci, la chapelle Notre-Dame de Luxembourg surprend par ses dimensions. Implantée sur une butte, elle a été bâtie en style néogothique en 1888 et a, elle aussi, fait l’objet d’une belle restauration. En bordure de la rivière, juste avant un des nombreux méandres qui ont fait la renommée de la Semois, se place le moulin Cambier. Transformé en restaurant, il s’inscrit au sein d’un site classé sur lequel se trouve le pont Saint-Nicolas, depuis longtemps lieu de franchissement de la rivière. Achevé en 1740, celui-ci est venu remplacer une antique construction en bois érigée pour la première fois en 1305 et maintes fois reconstruite. Ce pont en pierre de cinq arches protégées par des becs en amont fut longtemps un des seuls lieux de traversée possible, ce qui lui conférait une importance stratégique et économique. Détruit en 1940 lors de l’invasion allemande pour ces mêmes raisons, il a été reconstruit à l’identique en 1956. Il a toutefois conservé sa petite potale de pierre, malheureusement très érodée, représentant saint Nicolas et qui lui donne son nom.

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D’autres sites naturels classés font également la renommée de Chiny. C’est le cas des roches appelées « défilé du Paradis », entre Chiny et Lacuisine, mais aussi du lieu-dit « Le Hat », qui offre des paysages enchanteurs. Le site correspond en effet à un parcours flanqué de rochers surplombant la Semois à 60 m de hauteur et présentant des îlots et autres gouffres insondables. Chaque saison se prête à la découverte de la nature et du patrimoine. Les atouts de Chiny attireront sans l’ombre d’un doute les amateurs de l’un comme de l’autre.

Un peu d’histoire…

L’histoire de Chiny est intimement mêlée à celle du comté du même nom, né en 980 du partage de la Lotharingie entre le roi de France Lothaire et Othon, premier empereur germanique. Le premier comte 
de Chiny, Othon de Warcq, érige dans le village un château sur l’éperon rocheux qui domine la Semois. Le territoire de 42 km2 couvre le sud de l’Ardenne (Herbeumont et Neufchâteau), l’essentiel de la Gaume et une partie de la vallée de la Chiers en France. Le comté se maintient jusqu’en 1365, date de son incorporation au duché de Luxembourg. De sa gloire déchue, Chiny conserve alors le titre de ville, 
le siège d’une prévôté et une place fortifiée. De ce passé lointain ne subsiste rien : les luttes incessantes entre le royaume de France et les Pays-Bas espagnols aux XVIe et XVIIe siècles ont réduit à néant les constructions médiévales, redécouvertes grâce à des campagnes de fouilles dans les années 1960. Essentiellement rurale, la commune est aujourd’hui tournée vers le tourisme et la culture, forte de son patrimoine naturel d’exception et d’événements populaires tel le Festival du conte.

Par Frédéric Marchesani, en collaboration avec l’AWaP.

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